Rapport de l’ABM : 162.411 tentatives de PMA en 2021, 27.609 naissances

Publié le 3 Oct, 2023

Dans son rapport annuel 2022, l’Agence de la biomédecine (ABM) recense 162 411 tentatives de PMA pour l’année 2021 (cf. Dons d’organes, PMA : l’ABM mise sur les territoires). Une hausse de 2,7% par rapport à 2019, et de 36,3% par rapport à 2020, ce qui s’explique entre autres par la crise du Covid 19 (cf. Plus de 123.000 tentatives de PMA en 2020).

D’autres raisons expliquent aussi ce rebond, et notamment l’élargissement de l’accès à la PMA [1]. La révision de la loi de bioéthique en 2021 a en effet autorisé toutes les femmes à y avoir recours, sans motif médical. Elle a également accordé le droit d’accès aux origines aux enfants nés par PMA avec tiers donneur. Enfin, depuis 2021, la conservation des gamètes sans motif médical est autorisée pour les femmes et les hommes (cf. PMA : publication du premier décret de la loi de bioéthique, « PMA pour toutes » : l’« emprise » des CECOS dénoncée ; Les premiers chiffres 2022 de la « PMA pour toutes », “PMA pour toutes” : 22.800 demandes de première consultation et 21 bébés).

Diverses techniques de PMA

Ces tentatives de PMA enregistrées pour l’année 2021 se répartissent entre les inséminations intra-utérines, dans 29% des cas [2], les fécondations in vitro (FIV), avec micro-injection (ICSI [3]) pour 42.265 tentatives ou sans micro-injection pour 21.145. Enfin, les décongélations d’embryons s’élèvent à 50.829 tentatives, correspondant à 31,3% du total. Le nombre de décongélations d’embryons en vue d’un transfert (TEC [4]) augmente chaque année (cf. PMA : la procréation vise la productivité).

Les tentatives de PMA sont réalisées avec les gamètes des deux membres du couple dans 96,6% des cas, indique le rapport. En 2021, on recense 2661 tentatives réalisées avec un don d’ovocyte, 4307 avec un don de spermatozoïdes. Enfin, 127 embryons issus d’un don ont été décongelés, entraînant la naissance de 37 enfants (cf. Une vie suspendue).

3,7% des enfants nés par PMA

Selon l’INSEE, en 2021, 742 052 nouveau-nés ont vu le jour en France, dont 27 609 [5] ont été conçus par PMA. Parmi eux, 36,3%, soit 10.014 enfants, sont nés après un transfert immédiat d’embryons issus d’une FIV, 42,3% [6] après une décongélation embryonnaire et 21,4% [7] par insémination intra-utérine. Au total, environ 5% sont nés après un don, soit environ 1 431 enfants en comptant ceux dont le « statut vital » est inconnu.

Les enfants nés après une PMA représentent ainsi 3,7% des enfants nés en 2021 (cf. PMA : 20% des femmes auraient pu s’en passer ?). Le pourcentage était de 2,7% en 2020. (cf. Les FIV sont deux fois moins efficaces que ne le pensent les couples infertiles)

285.972 embryons stockés

Au 31 décembre 2021, on dénombrait 285 972 embryons stockés pour 98 088 couples (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents). Dans 78,9% des cas les embryons sont congelés dans le cadre d’un « projet parental ». Dans 9,8% des cas, en l’absence de « projet parental », les embryons seront donnés à la recherche, accueillis par un autre couple ou détruits. Au cours de l’année 2021, 633 nouveaux couples ont consenti à ce que leurs embryons soient accueillis par d’autres, ce qui représente potentiellement 1 533 embryons conservés. Enfin, 11,3% des embryons, soit 32.328 embryons conservés, ne font l’objet d’aucune décision, soit que les parents n’informent pas l’ABM de leur décision (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents), soit à cause d’un désaccord au sein du couple. Dans ce cas, ils seront détruits au bout de cinq ans.

Concernant la conservation des ovocytes, en 2021 le nombre de prélèvements en vue de don a augmenté de 88 % par rapport à 2020 [8] (cf. PMA : beaucoup de femmes n’utilisent pas leurs ovocytes congelés). Au 31 décembre 2021, on dénombrait 3 111 couples en attente de don d’ovocytes. Pour les gamètes masculins, le stock détenu par les centres au 31 décembre 2021 est de 99 885 paillettes de spermatozoïdes attribuables (cf. PMA : 434 demandes d’accès aux origines depuis 2022).

Une proposition de loi portée par Ségolène Amiot, députée de Loire-Atlantique, qui vise à ouvrir la PMA aux hommes transgenres a été déposée le 5 juillet dernier, réclamant la consécration de « l’assistance médicale à la procréation [comme] un droit universel » ? (cf. Une proposition de loi afin d’autoriser la PMA pour les hommes transgenres) Pourquoi vouloir élargir encore une technique avec un tel taux d’échec ?

 

[1] Procréation médicalement assistée ou Assistance médicale à la procréation (AMP)

[2] c’est-à-dire 48.172 tentatives

[3] Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde

[4] pour transfert d’embryon congelé

[5] Ce chiffre s’élève à 28.021 en incluant ceux dont le « statut vital » est inconnu.

[6] soit 11 688 enfants

[7] soit 5 907 enfants

[8] On en a dénombré 920 contre 489 en 2020.

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