L’Agence de la biomédecine a recensé 123.174 tentatives de PMA en 2020, enregistrant ainsi une baisse de 22,1% par rapport à l’année précédente. Une diminution due à l’épidémie de Covid 19. Ces chiffres ont été publiés à l’occasion du rapport annuel 2021 de l’agence, paru cet automne.
Ces tentatives se répartissent entre les inséminations intra-utérines pour 29% d’entre elles, les fécondations in vitro avec micro-injection (ICSI) pour 26% ou sans micro-injection représentant 13% des tentatives, et les décongélations d’embryon pour les 32% restants.
20.223 naissances après une PMA
Les tentatives de PMA sont réalisées en grande majorité avec les gamètes des deux membres du couple, dans 96,4% des cas précisément. Les autres sont effectuées avec les ovocytes d’une donneuse (1614 tentatives en 2020), avec les spermatozoïdes d’un donneur (3248 en 2020), ou enfin avec des embryons issus d’un don. 156 embryons ont été ainsi décongelés en 2020.
Ces 123.174 tentatives ont abouti à la naissance de 20.223 enfants nés vivants, dont près de 5% après un don. La promesse d’un enfant ne s’est ainsi concrétisée que dans 16,4% des cas. Mais les couples qui s’engagent dans ce parcours éprouvant sont-ils prévenus ? (cf. Les FIV sont deux fois moins efficaces que ne le pensent les couples infertiles)
En 2020, 735.196 enfants sont nés en France. Un enfant sur 36 était issu d’une PMA. L’année précédente, c’était un sur 28.
La congélation massive d’embryons
Dans plus de la moitié des tentatives de FIV des embryons sont congelés. Au 31 décembre 2020, ils étaient 265 489 à être stockés (cf. Une vie suspendue ). Chaque année, les couples dont sont issus ces embryons sont interrogés sur leur souhait de poursuivre ou non la conservation. En 2020, 75,6% des embryons congelés faisaient l’objet d’un “projet parental” (200 623 embryons issus de 68 271 couples). Pour 11,8% des embryons conservés, le couple n’en avait plus. 31 251 embryons, destinés à être accueillis par un autre couple, donnés à la recherche, ou bien détruits. En 2020, près d’un quart des couples aura choisi d’abandonner ses embryons “surnuméraires” à la recherche. Seul un couple sur 10 a accepté de les confier à d’autres parents potentiels (cf. Embryons congelés : le casse-tête des cliniques, le dilemme des parents). Et pour 12,6% des embryons congelés, les centres n’ont pas pu recueillir la volonté du couple. Les embryons seront alors détruits au bout de 5 ans.
De plus, la totalité des centres de PMA proposant des FIV ont recours à une méthode qui consiste « à prolonger de trois jours en moyenne la culture embryonnaire pour identifier les embryons capables de se développer jusqu’au stade de blastocyste et ainsi sélectionner les embryons ayant plus de capacités à s’implanter ». Cette technique a été mise en œuvre pour près des trois quarts des transferts d’embryons congelés. En 2020, 10 807 enfants sont nés après une “culture prolongée” au stade embryonnaire.
Depuis ce bilan pour l’année 2020, la loi dite de bioéthique d’août 2021 a autorisé la “PMA pour toutes”. Avec quel impact ? (cf. « PMA pour toutes » : l’« emprise » des CECOS dénoncée ; Les premiers chiffres 2022 de la « PMA pour toutes »)