« Ce sont des institutions fermées qui se servent des lois pour renforcer leur emprise ». Pour le Dr Bertrand de Rochambeau du SYNGOF[1], les CECOS (Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme) sont « de véritables mastodontes qui imposent leur gestion et leurs délais ». « Sous couvert d’appliquer la loi, ils imposent la leur, ils la font littéralement », dénonce-t-il.
La loi de bioéthique 2021 avait finalement refusé que l’autoconservation des gamètes puisse être réalisée par des centres privés (cf. Autoconservation des ovocytes, « la désillusion sera souvent au rendez-vous »). Mais « nous n’avons jamais sollicité une quelconque exclusivité dans l’exercice de nos missions », se défend le Pr Catherine Guillemain, présidente de la fédération nationale des CECOS. « Depuis leurs créations, les CECOS gèrent les dons de gamètes à flux tendu », affirme-t-elle. Une « situation de pénurie » qui « va encore s’aggraver dans les prochains mois », car le vote de la levée de l’anonymat des donneurs exige que les stocks existants, provenant de donneurs auxquels on avait garanti cet anonymat (cf. [Infographie] : ce que contient la loi de bioéthique 2021), soient détruits.
« Dans l’immédiat, nous allons être confrontés au coup de bluff de la réforme sans disposer des moyens de la mettre en œuvre », estime Catherine Guillemain (cf. « PMA pour toutes » : 8 millions d’euros pour répondre à l’afflux des demandes).
[1] Syndicat des gynécologues médicaux et des gynécologues obstétriciens.
Source : Le Quotidien du Médecin (08/10/2021) – Photo : iStock