Une étude belge vient de montrer que les patients surestiment beaucoup les taux de réussite de la FIV. Tout d’abord, les statistiques affichées sur les sites web des cliniques de fertilité prennent généralement en compte « une population de référence composée de jeunes patients ». De plus, les couples estiment en majorité qu’ils ont plus de chances de réussite que la moyenne « en pensant à leur mode de vie sain ou à leurs médecins expérimentés », explique Johanna Devroe, embryologue et auteur de l’étude.
Pour cette étude, réalisée à la clinique de fertilité de Louvain, soixante-neuf couples ont rempli un questionnaire dans lequel ils évaluaient leurs propres chances que la FIV aboutisse à une naissance vivante. Ces auto-évaluations ont ensuite été comparées avec les « chances calculées de façon personnalisée ». Tous ces couples en étaient au minimum à leur deuxième cycle de FIV.
Le taux de naissance moyen calculé du groupe de l’étude était de 32 % mais les couples ont largement surestimé leurs propres chances de réussite : surestimation d’un facteur 1,8 pour les femmes et d’un facteur 2,3 pour les hommes.
« Le décalage spectaculaire que révèle cette étude, dans laquelle la grande majorité des hommes et des femmes ont estimé que leurs chances de réussite étaient deux fois plus élevées qu’en réalité, montre à quel point il peut être choquant pour les couples que la FIV ne fonctionne pas – ce qui est malheureusement le cas les deux tiers du temps » déplore Sarah Norcross, directrice du Progress Educational Trust. Elle estime que cette étude « envoie un message fort aux cliniques de fertilité » qui ne donnent pas aux couples « des attentes réalistes ».
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Bionews,