Dans le cadre du plan d’actions ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus pour la période 2022-2026, l’Agence de la biomédecine (ABM) entend développer le don issu de donneurs vivants. Ce type de greffe « reste peu développée en France par rapport à d’autres pays comme les Pays-Bas, les Etats-Unis et la Suisse », regrette l’ABM dans le communiqué de presse qu’elle publie sur le sujet.
Un moyen d’« optimiser » l’activité ?
La greffe à partir de donneurs vivants « présente les meilleurs résultats pour les patients », met en avant l’Agence. Elle souligne également que « parce qu’elle est programmée », elle « pèse le moins sur les activités hospitalières ». « Cette solution est donc un axe prioritaire du plan prélèvement et greffe », conclut-elle.
Ainsi, alors que la part de greffes rénales avec donneurs vivants était de 15% du total des greffes de reins à la fin de l’année dernière, l’objectif est d’atteindre 20% en 2026 selon le plan (cf. La greffe : des enjeux médicaux et aussi « sociétaux »).
Quid de la santé du donneur ?
L’ABM indique que de « nouvelles recommandations » vont être publiées avant la fin de l’année. Dès à présent elle cite quelques « points forts ».
Les critères de sélection des donneurs potentiels vont être élargis, « par une acceptation de certaines comorbidités comme le surpoids et le risque de diabète de type 2 par exemple, pour ceux dont le risque serait mesuré, et un âge avancé ». « La prise de risque reste mesurée en lien avec une espérance de vie moins longue », estime l’Agence (cf. Les donneurs de reins vivants plus susceptibles de développer de l’hypertension).
En outre, les « aspects génétiques » vont devenir une « aide à la pratique clinique », et ce « afin de préciser le risque de récidive chez le receveur en cas de maladie rénale indéterminée et dépister un risque rénal chez un candidat donneur apparenté ».
Dernier « point fort » précisé, « les aspects psychologiques sont inclus dans les nouvelles recommandations ». « Au moins un entretien avec un psychologue clinicien référent du service de transplantation » sera prévu. L’ABM souligne « la nécessité de renforcer l’accompagnement des donneurs » (cf. Vers une rémunération des donneurs de rein ?).
« Développer le prélèvement multi-sources »
L’élaboration des « règles de bonne pratique nationales » est seulement un des axes de travail de l’ABM afin de promouvoir la transplantation issue de donneurs vivants. L’Agence veut aussi lancer « une dynamique autour du don croisé », notamment en « réactiv[ant] la convention nous liant à la Suisse », « afin d’augmenter le nombre de paires de patients inscrits » (cf. Greffe : Un décret précise les modalités du don croisé d’organes).
« Développer le prélèvement multi-sources » est un axe principal du plan d’actions ministériel 2022-2026 (cf. Dons d’organes, PMA : l’ABM mise sur les territoires). Ce qui passe aujourd’hui notamment par « l’intensification de la pratique des prélèvements sur donneur vivant » Et ensuite ? Lors des rencontres de la biomédecine organisées par l’ABM les 12 et 13 octobre prochains, une session sera consacrée aux xénogreffes (cf. Des reins humains cultivés dans des embryons de porc).
