Le 13 février, la start-up japonaise PorMedTec, liée à l’université Meiji, a annoncé la naissance de trois porcelets clonés, dans le but de greffer leurs organes chez l’homme avec un risque moindre de rejet immunitaire (cf. Un chercheur allemand se lance dans l’élevage de porcs pour les xénogreffes). Nés le 11 février, les porcelets sont issus de cellules porcines génétiquement modifiées importées en septembre de la start-up américaine eGenesis . Le noyau de ces cellules a été introduit dans des ovules, créant ainsi des embryons génétiquement modifiés qui ont ensuite été implantés dans l’utérus d’une mère porcine.
En manipulant 10 gènes porcins apparentés, eGenesis a permis la production de porcs dont les organes ont moins de chances d’être rejetés par des receveurs humains. L’entreprise américaine a également réussi à créer des porcs dans lesquels les gènes des rétrovirus endogènes porcins (PERV) sont inactivés. Or, les PERV sont des virus présents dans le génome des porcs qui peuvent infecter des cellules humaines (cf. Xénotransplantation : un homme reçoit un cœur de porc ; Greffe de cœur de porc : décès du 2e patient transplanté ; Greffe d’un cœur de porc : les enjeux éthiques de la transplantation).
L’année dernière un singe a vécu deux ans après avoir reçu un rein transplanté à partir d’un porc génétiquement modifié (cf. Xénogreffe : un singe survit pendant plus de deux ans avec un rein de porc). Une autre équipe de chercheurs prévoyait, au début du mois de février, de transplanter temporairement un rein de porc sur un fœtus humain atteint d’une grave maladie rénale.
La xéno-transplantation pourrait être utilisée pour faire face à la pénurie d’organes au Japon. Chaque année 400 Japonais reçoivent une greffe d’organes, alors qu’ils sont 16 000 à être inscrits sur les listes d’attente selon le Japan Organ Transplant Network.
Source : The Japan Times, Tomoko Otake (13/02/2024)