Dès cette année, des chercheurs allemands projettent de cloner puis d’élever des porcs génétiquement modifiés. Leur objectif : constituer une réserve de cœurs à greffer aux patients humains à partir de 2025. La première opération de ce type a eu lieu aux Etats-Unis le mois dernier (cf. Xénotransplantation : un homme reçoit un cœur de porc ; Greffe d’un cœur de porc : les enjeux éthiques de la transplantation). Les médecins estiment que le patient « réagit bien, même si les risques d’infection, de rejet de greffe ou d’hypertension artérielle » ne sont pas écartés.
L’équipe d’Eckhard Wolf, à l’Université Ludwig-Maximilians (LMU) de Munich a mis au point un modèle « plus simple » que celui utilisé aux Etats-Unis : au lieu de dix modifications génétiques, le porc allemand en comptera cinq. Ils feraient naître la première génération de ces porcs cette année, et testerait les xénogreffes de cœur chez des babouins avant de se lancer chez l’homme.
Les annonces d’Eckhard Wolf ont suscité l’émoi des associations de défense des animaux, qui estiment que les animaux « ne doivent pas servir de pièces de rechange aux humains ».
Complément du 25/07/2024 : Des entreprises telles que Revivicor, eGenesis et Makana Therapeutics conçoivent des porcs « plus proches de l’homme » dans l’objectif de fournir des organes pour des xénotransplantations.
United Therapeutics, de son côté, est à la tête d’une installation d’une superficie de 7000 mètres carrés, « exempte de tout agent pathogène ». La société prévoit d’y produire « environ 125 organes de porcs par an », « ce qui devrait suffire à alimenter les essais cliniques ». Et, à l’avenir, l’entreprise prévoit des installations encore plus grandes, capables de produire « jusqu’à 2000 organes par an ».
Sources : Reuters, Riham Alkousaaet Ayhan Uyanik (3/02/2022) ; Independent, Lauran Neergaard (23/07/2024)