PMA : banque de sperme ou site de rencontre ?

Publié le 18 Jan, 2022

Genevieve Roberts, une jeune femme célibataire britannique, raconte avoir été surprise par les similitudes entre la banque de sperme à laquelle elle a eu recours et les sites de rencontre (cf. Tinder inspire une application de donneurs de sperme). « Beaucoup plus de photos de bébés », mais « la galerie de photos d’hommes partageant des informations sur eux semblait étrangement familière ».

Ayant subi « un test de fertilité », la célibataire alors âgée de 36 ans découvre qu’elle a « une faible réserve ovarienne ». Elle décide alors de « rejoindre le nombre croissant de femmes célibataires qui sollicitent l’aide d’un donneur de sperme pour essayer de concevoir » (cf. Trois gynécologues français soupçonnés d’avoir inséminé des patientes avec leur propre sperme). « J’ai été agréablement surprise par le niveau de détail sur la santé du donneur qui est fourni aux parents potentiels, raconte-t-elle : non seulement je pouvais avoir des informations sur la santé du donneur, mais aussi sur ses frères et sœurs, ses parents, ses grands-parents, ses tantes et ses oncles ». Elle choisit de se concentrer sur ce critère pour choisir le donneur, mais n’en trouve aucun « dont la famille n’ait pas été touchée par le cancer », ou « dont toute la famille ait évité toute maladie physique ou mentale ». Mais, « après tout  », recourir à un donneur de gamètes « n’est pas une façon d’essayer de créer des surhumains », estime-t-elle. Elle concevra finalement deux enfants.

Des banques parfois peu regardantes

Laura et David Gunner, dont le fils Steven est décédé d’une surdose d’opioïdes, en 2020, à l’âge de 27 ans, ont appelé à la mise en place d’« une réglementation sanitaire pour les donneurs de sperme ». En effet, ils ont découvert que le donneur auquel ils avaient fait appel souffrait de schizophrénie. Une maladie qui peut être héréditaire dont était aussi atteint leur fils (cf. Aux Etats-Unis, une banque de sperme poursuivie en justice pour avoir fourni le sperme d’un donneur schizophrène).

Au Royaume-Uni, la règlementation prévoit un donneur pour dix familles. Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Certaines banques de sperme utilisent un seul donneur « pour créer des dizaines de familles dans le monde » (cf. Don de sperme : Be your own boss !). « Un tel comportement place clairement le profit avant le bien-être des enfants potentiels, qui peuvent avoir des centaines de demi-frères et sœurs génétiques », affirme Genevieve Roberts (cf. Son père a vendu a « vendu 500 fois son sperme », il est obnubilé par le spectre d’un inceste). « L’industrie de l’infertilité est extrêmement rentable et il ne fait aucun doute que certaines entreprises exploitent le désir d’avoir des enfants », estime-t-elle (cf. Les banques de sperme étrangères alimentent le marché des PMA illégales en France).

Source : The Independent, Genevieve Roberts (10/01/2022) – Photo : iStock

 

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