Royaume-Uni : une loi pour faciliter les essais de cultures génétiquement modifiées

Publié le 20 Jan, 2022

Au Royaume-Uni, une nouvelle règlementation vient d’être déposée par le gouvernement britannique, au Parlement, afin de faciliter les essais de cultures génétiquement modifiées (cf. Organismes génétiquement édités : le Royaume-Uni va assouplir sa règlementation). La simplification des formalités administratives relatives à la recherche sur l’édition génétique visent à permettre le développement « de nouvelles souches de cultures qui nécessitent moins de pesticides, ont moins d’impact sur l’environnement et fournissent une meilleure nutrition » (cf. « New Breeding Techniques » : vers l’utilisation de « nouveaux OGM » qui ne disent pas leur nom ?). Cette nouvelle règlementation ne s’appliquera qu’à la recherche, mais encouragera « les essais sur le terrain ». Le gouvernement a exprimé « à plusieurs reprises son soutien à l’édition et à la modification génétiques en tant qu’aides à la modernisation de l’agriculture » (cf. NBT : les recommandations de l’OPECST).

Jo Churchill, ministre de l’agro-innovation et de l’adaptation au climat, veut rassurer : « Les nouvelles technologies génétiques pourraient nous aider à relever certains des plus grands défis de notre époque, en matière de sécurité alimentaire, de changement climatique et de perte de biodiversité. Nous avons maintenant la liberté et la possibilité de favoriser l’innovation, d’améliorer l’environnement et de nous aider à cultiver des plantes plus fortes et plus résilientes au changement climatique. »

Cette nouvelle règlementation ne s’applique qu’à « l’édition des gènes, le processus de travail sur le génome existant d’une plante, pour accélérer ce qui pourrait être réalisé par la sélection naturelle ». Les essais de culture dans les champs devront être notifiés au ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra). Les scientifiques pourraient ainsi travailler sur « la betterave sucrière résistante aux virus courants, les souches de blé qui contiennent moins d’un cancérogène possible et qui sont adaptées à la crise climatique, et les tomates résistantes au mildiou ». Selon Gideon Henderson, directeur scientifique du ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra), « il n’y a aucune base scientifique pour que ces aliments soient bloqués à la vente ».

Cependant, les militants s’inquiètent de l’accroissement de l’utilisation de l’édition des gènes et des OGM, alors que le Royaume-Uni n’est plus soumis à la règlementation européenne depuis le Brexit (Cf. La Commission européenne pourrait déréguler les « nouveaux OGM » dès 2023). Ainsi, Pat Thomas, directeur du groupe de pression Beyond GM, a déclaré « que les agriculteurs ne veulent pas vraiment cultiver des cultures génétiquement modifiées et que les citoyens ne veulent pas les manger ». Mais, elle assure qu’aucune de ces cultures « n’est sur le point d’arriver sur le marché » (cf. Japon : une variété de « tomates CRISPR » mise sur le marché).

Gideon Henderson précise qu’une nouvelle loi devra intervenir afin que « les aliments génétiquement modifiés puissent être cultivés et vendus. Les cultures seront les premières, avec le bétail plus tard ». En ce qui concerne les animaux, les éthiciens ont averti que l’édition de gènes ne « pourrait être utilisée pour les rendre plus productifs au détriment de leur bien-être, comme l’élevage de poulets si lourds qu’ils se cassent les pattes » (cf. Recherche animale : contrôler le sexe de la progéniture avec CRISPR). « Scientifiquement, je ne pense pas qu’il y ait de raisons pour lesquelles cela ne se produise pas », juge-t-il.

Sources : New Scientist, Adam Vaughan (20/01/2022) ; The Guardian, Fiona Harvey (20/01/2022)

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