Née après une GPA, elle combat sa légalisation

Publié le 25 Oct, 2023

Agée de 31 ans et mère de trois enfants, Olivia Maurel a découvert assez tard qu’elle est née d’une gestation par autrui (GPA). Une pratique qu’elle condamne notamment via son compte TikTok sur lequel elle partage à ses plus de 30.000 followers sa quête d’identité, les conséquences quotidiennes de la GPA et son combat contre sa légalisation (cf. GPA : « N’en déplaise à monsieur le ministre, la souffrance est une des choses du monde les mieux partagées » ; Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA).

Le « sentiment désagréable » d’un passé inconnu

C’est le comportement secret de sa mère qui l’a alertée. « Il n’y avait aucune photo de ma mère enceinte, et les premières photos de moi montrent que j’ai cinq jours » indique-t-elle. Il y avait également des différences physiques notables puisque sa mère est petite et brune et, elle, grande et blonde.

Très jeune, Olivia Maurel, a su que quelque chose était différent au sujet de sa famille. « C’est un petit sentiment désagréable que l’on ressent à l’intérieur de soi. On ne sait pas où chercher, mais on sait que c’est là » explique-t-elle. Elle avait remarqué que sa mère cachait son âge. C’est en regardant sur sa carte d’identité qu’elle découvre qu’elle avait 50 ans au moment de sa naissance. Un âge très élevé pour concevoir un enfant.

Un test ADN pour découvrir ses origines

L’année dernière, Olivia Maurel a effectué un test ADN en recourant à MyHeritage, qui a confirmé ses hypothèses. Elle n’avait pas d’ascendance française, bien que sa mère le soit, mais présentait des origines à 33% lituaniennes et 33% norvégiennes. Elle a également découvert qu’elle avait de la famille aux Etats-Unis. En effet, sa mère biologique, avec qui elle a pu entrer en contact, est originaire du Kentucky.

« Elle était heureuse de me parler et très surprise. Elle ne pensait pas me rencontrer un jour » raconte-t-elle. Au cours de ces discussions, Olivia Maurel a pu poser les questions qu’elle s’était toujours posée sur sa naissance ou les raisons de son abandon. Elle l’a également interrogée sur d’autres questions plus banales. Maintenant, elle sait que sa couleur préférée est aussi celle de sa mère biologique, le violet.

Plusieurs raisons ont pu motiver cette dernière pour être mère porteuse, notamment le besoin d’argent pour élever ses quatre enfants mais également le désir de « redonner la vie » après avoir perdu un enfant dans un accident (cf. GPA : la femme exploitée ; GPA : un bébé contre 15 000 €).

« Nous négligeons les effets de la maternité de substitution sur les enfants »

« Nous négligeons les effets de la maternité de substitution sur les enfants » s’indigne Olivia Maurel (cf. Trois hommes et 170 000 $ pour deux bébés). Enfant unique, elle a été élevée dans une famille aisée avec une bonne éducation. Mais, « j’ai eu du mal à grandir dans une famille où l’on parlait peu des émotions et des sentiments » explique-t-elle.

Toutes ses interrogations sur son histoire lui ont également causé des problèmes psychologiques dont la crainte d’être rejetée et des difficultés dans ses relations avec les femmes plus âgées, affirme-t-elle.

Elle souffre aussi de troubles bipolaires liés à la maladie dont est atteinte sa mère biologique. « L’agence de maternité de substitution aurait dû la rejeter pour cette raison, mais elle ne l’a pas fait » regrette-t-elle.

« Avoir des enfants n’est pas un droit »

Olivia Maurel combat fermement la GPA. Malgré le fait qu’Emmanuel Macron ait désigné la pratique comme « une ligne rouge » à ne pas franchir (cf. GPA : Emmanuel Macron réaffirme « les lignes rouges ». Et en pratique ?), elle craint les élections de 2027 notant la position du ministre des Transports, Clément Beaune, en faveur de sa légalisation (cf. Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une forme de traite des êtres humains).

Cette question concerne d’autres pays comme la Belgique (cf. GPA : le comité de bioéthique belge recommande un cadre légal) et les Pays-Bas (cf. Pays-Bas : une loi pour “encadrer” la GPA) qui s’orientent vers un encadrement de la pratique alors que la Russie, la Géorgie et l’Italie prennent une direction opposée (cf. Géorgie : la GPA commerciale interdite en 2024 ; GPA à l’étranger : bientôt déclarée un « crime universel » en Italie ?).

« Avoir des enfants n’est pas un droit » répète-t-elle (cf. GPA : du star system à la réalité).

 

Source : CNE, Lennart Nijenhuis (23/10/2023) – Photo : iStock

Partager cet article

Synthèses de presse

Genre au Etats-Unis : entre l’administration Biden et les Etats, les bras de fer se multiplient
/ Genre

Genre au Etats-Unis : entre l’administration Biden et les Etats, les bras de fer se multiplient

L'administration a publié de nouvelles règlementations étendant la discrimination à « l'identité de genre » ...
Islande : près de 100% d'avortements en cas de trisomie 21

Islande : près de 100% d’avortements en cas de trisomie 21

En Islande, plus de 85% des femmes enceintes subissent un test prénatal et elles avortent dans près de 100% des ...
Pilule
/ IVG-IMG

Pologne : la pilule du lendemain disponible en pharmacie, les officines temporisent

Depuis le 1er mai, la pilule du lendemain peut être délivrée par les pharmacies polonaises sans ordonnance du médecin, à ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres