GPA : du star system à la réalité

Publié le 1 Juin, 2023

Khloe Kardashian, une personnalité de la télévision américaine [1], a révélé se sentir « coupable » d’avoir fait venir au monde un petit garçon par l’intermédiaire d’une mère porteuse [2]. « J’ai fait l’autruche pendant cette grossesse », reconnaît-elle.

C’est quand elle s’est rendue à l’hôpital où la mère porteuse avait accouché qu’elle a « vraiment compris ». « Je me sentais vraiment coupable que cette femme vienne d’avoir mon bébé, que je prenne le bébé et que j’aille dans une autre pièce et que vous soyez séparés », témoigne Khloe Kardashian.

Alors qu’elle avait donné naissance à son premier enfant naturellement, elle explique aussi qu’elle a eu du mal à s’attacher au bébé qu’elle a eu par le biais d’une mère porteuse. « Je pense qu’il y a une différence lorsque votre bébé est dans votre ventre, il sent votre vrai cœur. Pensez-y. Il n’y a personne d’autre sur cette planète qui puisse vous sentir de l’intérieur comme ça. »

De la fiction à la réalité

La comédienne rappelle des évidences, pourtant si souvent occultées par les « belles histoires » racontées dans les média (cf. « France 2 nous a présenté un Walt Disney de la GPA »).

Une GPA c’est un contrat, « un processus transactionnel » comme le reconnaît Khloe Kardashian, destiné à obtenir un être humain par l’intermédiaire d’un autre être humain. Une procédure coûteuse, qui conduit des commanditaires à avoir recours au financement participatif [3] pour la financer [4]. Tel est, notamment, le cas de Noah et Tyler Tyner-Dernulc qui ont lancé une cagnotte GoFundMe il y a 7 mois. Ils ont recueilli 190 $ sur 140 750 $ espérés.

La procédure est aussi risquée. Pas pour le ou les commanditaires, mais pour les femmes qui doivent mettre leurs corps à leur disposition. En Inde, la société Aegon Life propose désormais une police d’assurance aux mères porteuses –et aux donneuses d’ovocyte- « contre toute complication potentiellement mortelle » pouvant résulter d’une GPA [5].

En dépit de ce qu’elle a ressenti, Khloe Kardashian juge que la GPA n’est ni une mauvaise ni une bonne chose. « C’est juste très différent », affirme-t-elle. Le voile a du mal à tomber. « Ne nous y trompons pas : la GPA est un drame, et sa banalisation, un crime », affirme Céline Revel-Dumas, auteur de GPA Le Grand Bluff. Ce que s’apprête à rappeler l’Italie (cf. GPA à l’étranger : bientôt déclarée un « crime universel » en Italie ?).

 

[1] Elle et sa famille tournent une émission de télé-réalité : The Kardashians

[2] The Independent, Khloe Kardashian praised for ‘honesty’ after admitting she felt ‘guilty’ about surrogate pregnancy, Kate Ng (29/05/2023)

[3] « crowdfunding »

[4] Insider, High surrogacy costs and insurance denials for IVF treatment have forced gay couples to crowdfund to have kids, Joshua Zitser (29/05/2023)

[5] Times of India, Aegon first to provide life insurance cover for surrogate moms and egg donors, Mayur Shetty (31/05/2023)

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