Au Pays de Galles, les membres du Senedd [1], dont la Première ministre Eluned Morgan et le ministre de la Santé Jeremy Miles, ont rejeté une motion visant à demander une nouvelle loi autorisant l’« aide à mourir » au Pays de Galles et en Angleterre.
Un vote « symbolique »
La motion rejetée par le Senedd proposait que les adultes souffrant de façon « intolérable » d’une maladie physique incurable soient autorisés à recourir à l’euthanasie, moyennant la mise en place de « garanties solides ».
Au total, 19 membres du Senedd ont voté en faveur de la motion, 26 contre et 9 se sont abstenus. Toutefois, le Senedd n’a pas le pouvoir de modifier la loi sur l’« aide à mourir » au Pays de Galles, et le vote était donc « symbolique ».
En effet, le pouvoir de modifier la loi appartient aux députés de Westminster, qui débattront et voteront le mois prochain sur les propositions de loi visant à autoriser le suicide assisté au Royaume-Uni (cf. Royaume-Uni : le suicide assisté arrive devant le Parlement britannique). Jeremy Miles, a indiqué qu’il était « probable » qu’une future législation nécessite toutefois un autre vote pour donner le consentement du parlement.
« Donner aux gens un véritable choix » ?
Lors des débats, la députée galloise Delyth Jewell, a alerté : « Ma crainte avec cette motion, ma terreur, n’est pas tant de savoir comment cela va commencer mais comment cela va finir ». Elle a en effet rappelé que les « garanties » mises en place dans des pays comme le Canada, les Pays-Bas ou la Belgique ont été progressivement sapées. (cf. Pauvreté, obésité, deuil : des euthanasies « moralement éprouvantes » au Canada) « Si la loi sur l'”aide à mourir” devait changer, cela aurait des conséquences à long terme pour les services de santé et les services de soins de fin de vie au Pays de Galles », prévient-elle. Jeremy Miles avait auparavant mis en garde contre les « énormes conséquences » pour le Pays de Galles d’un tel changement législatif.
Pour le ministre, « il est essentiel que nous poursuivions notre travail au Pays de Galles pour améliorer la qualité et l’accès aux soins palliatifs et aux soins de fin de vie ».
De son côté, le secrétaire d’Etat à la santé britannique, Wes Streeting, a indiqué qu’il voterait contre la légalisation du suicide assisté, « en raison des craintes liées à la coercition et au sentiment d’un “devoir de mourir” ». Il a en outre fait part de son inquiétude quant au fait que les soins palliatifs ne sont pas suffisamment développés pour « donner aux gens un véritable choix ».
[1] Parlement gallois
Sources : The Independent, Aine Fox (23/10/2024) ; BBC, David Deans et Gareth Lewis (23/10/2024)