Marche pour la vie 2022 : « La protection de la vie humaine doit devenir une grande cause nationale »

Publié le 17 Jan, 2022

La Marche pour la vie se tenait hier à Paris pour sa quinzième édition. « Arrêtez d’emmerder les embryons », « Euthanasie, serment d’hypocrite », « C’est mon corps, pas ton choix »… près de 20000 participants selon les organisateurs (4500 selon la police) ont défilé avec ces messages. Une majorité de jeunes : « On sent qu’il y a une dynamique très forte chez la jeunesse, qui a su s’approprier le combat mené par certains de ses aînés. Une jeunesse qui ne croit pas du tout dans le modèle qu’on veut lui imposer, et qui constate que les fruits de la loi Veil ne sont hélas que des fruits pourris », analyse Nicolas Sévilla, porte-parole de la Marche pour la vie [1].

Cette année, la Marche pour la vie a eu lieu quelques jours avant l’examen au Sénat de la proposition de loi Gaillot [2], qui veut entre autres étendre le délai légal pour avorter de 12 à 14 semaines. Et quelques semaines avant l’élection présidentielle [3]. Deux échéances pour lesquelles elle veut faire entendre sa voix. « Il faut changer de regard et faire de la prévention » résume Nicolas Tardy Joubert, président de la Marche pour la vie [4].

Gènéthique publie ici des extraits de son discours, prononcé le dimanche 16 janvier :

« Le combat pour la vie est un combat mondial. Des lumières pro-vie s’allument un peu partout dans le monde et notre objectif est que la France rejoigne ces pays. 36 pays ont par exemple signé la Déclaration du Consensus de Genève pour protéger le droit à la vie (cf. Déclaration de Consensus de Genève : le Guatemala contre l’avortement). Nous ne sommes pas seuls !

En France, nous rejetons d’abord cette terrible proposition de loi Gaillot (cf. PPL Gaillot : un nouveau rejet de la commission du Sénat. Et après ?). La voie de la sagesse qui n’a pas été suivie par les députés, c’est à nos sénateurs de l’emprunter en rejetant cette proposition de loi cette semaine lors de son examen au Sénat. Merci à eux de résister, majoritairement !

2ème point d’actualité : 2022 est une année d’élections. Nous avons écrit aux 15 candidats identifiés pour l’élection présidentielle pour leur demander de s’engager à faire de la protection de la vie humaine une grande cause nationale. Nous avons dix propositions, ce sont parfois de petits pas, pour faire prendre conscience du besoin de changement.

La Marche ne soutient personne. La Marche soutient la culture de vie.

Nous voulons que les candidats intègrent des mesures simples, de bon sens et qui changent la donne. Parmi celles-ci, nous voulons avec 88% des Français mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement, pour en réduire le drame. Il faut mettre en œuvre des politiques de prévention.

Nous voulons des mesures pour accompagner convenablement les femmes enceintes, pour que l’avortement ne soit jamais une fatalité (cf. La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter).

Nous voulons bien sûr un engagement sur l’abrogation de la loi Gaillot si ce texte devait être voté.

Nous voulons que l’on puisse entendre le cœur battre dès six semaines au moment de la 1ère échographie, que toute femme puisse réfléchir au moins 3 jours avant de s’engager dans la mortelle randonnée de l’avortement, faciliter l’accouchement sous X, et la protection de la clause de conscience spécifique.

Nous voulons un engagement ferme contre l’euthanasie et le suicide assisté

Les candidats auront-ils le courage de se prononcer pour accompagner la culture de vie ?  Nous espérons que les candidats à la présidentielle ne seront pas frileux, mais courageux, qu’ils ne seront pas complices de la culture de mort, mais partenaires de la culture de vie. A ce jour nous avons reçu une première réponse d’un candidat. C’est une réponse très générale, mais c’est une réponse tout de même. (…) (cf. Présidentielles 2022 : premières prises de position en matière de bioéthique)

La protection de la vie humaine doit devenir une grande cause nationale. En 2022, votons pour la culture de vie ! »

Extraits du discours d’Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la vie

« Non, l’avortement n’est ni un droit, ni un choix ! Il suffit d’écouter les femmes parler de leurs avortements, de ces heures passées seules, sous la pression de leur conjoint ou de leur famille, sous la pression de cette société mortifère qui considère la maternité comme une maladie mortelle, dont la femme devrait se libérer (cf. La maternité est-elle une aliénation ?).

Oui l’avortement n’est pas et ne sera jamais un choix (cf. Manifeste des « 343 » : la réponse). Un choix libre ne devrait jamais conduire une femme en bonne santé à l’hôpital, un choix libre ne devrait pas nous rendre malade, dépressive, ne devrait pas provoquer d’hémorragies. Un vrai choix est un acte libre qui nous fait grandir, et qui respecte la vie de ceux qui nous entourent. C’est un choix qui nous respecte, et qui respecte notre corps de femme.

Parce qu’il nous détruit, nous, femmes, l’avortement n’est pas non plus un droit. Il ne nous permet pas de disposer de notre corps, au contraire, il l’asservit à cette main dictatoriale, gouvernementale, qui veut faire de notre corps un tombeau.

Enfin, l’avortement ne sera jamais une réponse, ni une solution, parce qu’il est fondé, depuis 75, sur un mensonge étatique, gouvernemental, qui fait croire à la femme que c’est un acte anodin et banal (cf. De la loi Veil à la loi  Gaillot). Ce mensonge fait croire aux femmes qu’avorter leur enfant les rendra maitresses de leur corps.

Aujourd’hui, c’est pour ces vies gâchées, éliminées que nous manifestons. C’est pour Amélie, pour Samantha, Jeanne, Emie, Albane, Clarisse, Victoria, Sandy, et toutes les autres, pour ces jeunes mamans à qui on a menti, à qui on a fait croire qu’en avortant, leurs nombreux problèmes, leur détresse seraient résolus. »

 

 

[1] Famille chrétienne, La jeunesse massivement mobilisée lors de la Marche pour la Vie 2022, Camille Lecuit (16/01/2022)

[2] Mercredi 19 janvier

[3] L’association a également fait 10 propositions aux candidats à l’élection présidentielle.

[4] Le Figaro, Marche pour la vie: les anti-IVG défilent à Paris contre l’allongement de la durée légale, Agnès Leclair (16/01/2022)

 

Photos : François-Régis Salefran

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