Manifeste des « 343 » : la réponse

Publié le 1 Déc, 2021

« On nous a dit que l’avortement serait oublié, mais il nous hante désormais. On nous disait que c’était notre liberté, mais beaucoup ont été contraintes. On nous disait qu’il était médical, pour notre bien et notre santé, mais certaines ont failli succomber. »

Dans une tribune pour le journal France Soir, 343 femmes dénoncent les pressions subies par les femmes pour avorter. « Tant de femmes nous ont dit qu’elles n’avaient plus le choix, témoignent les signataires. Elles ont avorté non par liberté, mais par contrainte, parce que leur travail ne leur permettait pas de s’occuper d’un enfant, par peur de mal le recevoir, par difficulté financière, parce que leur conjoint les y obligeait, parce que leur famille les jugeait, parce que le Planning disait que cet acte n’aurait pas d’impact sur le restant de leur vie. »

Avorter : un droit ? un choix ?

« L’avortement n’est pas un choix », affirment les 343 signataires de la tribune. « Il est une tolérance, corrigent-elles, inscrite dans la législation française, que l’on nous présente comme un droit. »

Un « pseudo-droit » dont « la grande majorité des femmes ignore les conséquences fréquentes » : « un corps abîmé qui souffre », ou encore « des problèmes de fertilité qui surgissent » (cf. Avortement : elles racontent l’envers du décor .; Entre grossesses et IVG)

Pour ces 343 femmes, « les lois de promotion de l’avortement entravent le bonheur des femmes en ajoutant du malheur à leur détresse ». « Le législateur construit une société qui méprise la dimension biologique de la femme et de son cycle, qui nie la complexité mystérieuse des liens tissés avec la vie nouvelle qui se déploie en elle, qui refuse de faciliter la conciliation de l’engagement professionnel et de la vie familiale, qui ferme les yeux sur la précarité matérielle et morale de celles que l’on empêche d’être mère par peur du lendemain », dénoncent-elles (cf. Un bébé ou un travail ? Les femmes sous pression).

Alors ces « 343 » appellent les femmes à s’« opposer à cette manipulation de [leurs] corps ». Elles demandent le retrait de la « loi Gaillot » (cf. Toujours plus d’avortement : un débat idéologique de plus à l’Assemblée) et réclament « la mise en place de politiques de santé publique qui prennent en charge la détresse économique et morale des femmes confrontées à la question de l’avortement ».

Liste des signataires :