L’endométriose, une maladie de « personnes menstruées » ?

Publié le 19 Juin, 2023

« Selon le site endofrance.org, l’endométriose n’est pas une maladie de femme. Voilà comment, par souci d’inclusivité, on en vient à exclure. Voilà comment le vocabulaire moral et militant remplace le vocabulaire médical. » C’est par ces mots que Marguerite Stern, co-fondatrice avec Dora Moutot du mouvement Femelliste (cf. « Nous sommes passées d’un féminisme universaliste à un féminisme orwellien »), s’indigne sur twitter de l’avant-propos de la page « Qu’est-ce-que l’endométriose ? » du site de l’association agréée par le ministère de la Santé et de la Prévention. On peut en effet lire : « Nous souhaitons bien sûr inclure les personnes transgenres. Aussi parlons-nous autant que possible de personnes atteintes ou de personnes menstruées atteintes. Si certaines pages du site n’ont pas été corrigées, veuillez nous en excuser ».

Comme pour le site de Santé publique France consacré à la sexualité (cf. Contraception, IVG, genre : un site de Santé Publique France pour informer ou militer ?), l’« inclusion » semble désormais un passage obligé, y compris en matière de santé.

Préserver la santé des personnes transgenres ?

Mais la santé des personnes se déclarant transgenres est-elle une réelle préoccupation ? Récemment la CAF a été épinglée pour sa présentation militante du sujet, concernant les mineurs (cf. Transgenres : la CAF, un organisme militant ?). Pourtant, les conséquences irréversibles des traitements de changement de genre[1] n’imposent-elles pas un discernement scrupuleux avant toute entreprise ?

Au mois de janvier 2022, le ministre de la Santé avait été destinataire d’un rapport « relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans » qu’il avait commandé 6 mois plus tôt (cf. La fragile protection des enfants face aux lobbies trans-affirmatifs). Sur la base de ces conclusions, il a saisi la Haute autorité de santé. L’objectif pour la HAS est de fournir un nouveau protocole de prise en charge des personnes transgenres pendant leur transition (cf. Transgenres : des recommandations de la HAS en cours d’élaboration).

Pour ce faire, l’autorité a construit un groupe de travail impliquant usagers et professionnels de santé concernés, dans le but de définir ses nouvelles recommandations.

L’autorité publique indépendante sous emprise militante

Paul Sugy, dans un article publié dans le journal Le Figaro, dénonce la composition de ce groupe. En effet, à sa tête on trouve un psychologue transgenre qui exerce au sein d’une « association transactiviste », l’Espace Santé Trans, et un chirurgien « spécialisé dans les opérations de changement de sexe ». Le conflit d’intérêts guette.

En outre, en dépit des profondes controverses qui divisent le corps médical en matière de prise en charge des personnes transgenres, en particulier des mineurs, l’« écrasante majorité » des professionnels de santé retenus pour prendre part au groupe de travail s’est déjà déclarée favorable aux revendications des associations, souligne Paul Sugy. L’Observatoire de la Petite Sirène, « un collectif de praticiens et chercheurs qui appelle à la prudence sur la transition de genre pour les adolescents », a en revanche été exclu par la HAS.

Vers une position dénuée de fondement scientifique ?

Ce manque d’équilibre est particulièrement préoccupant dans la mesure où, comme le pointe le journaliste, « les recommandations adoptées par la HAS à l’issue des travaux ont une valeur scientifique de «grade A», c’est-à-dire qu’elles sont considérées comme «basées sur une preuve scientifique établie par des études de fort niveau de preuve» ».

« La connivence idéologique entre les participants pourrait donc bien compenser l’absence de démonstration scientifique, analyse-t-il. Cela même alors qu’à plusieurs reprises, les membres du groupe ont reconnu le caractère parcellaire de la littérature scientifique fournie à l’appui de leurs réflexions. »

La HAS serait-elle sur le point de publier des recommandations idéologiques, ignorant toutes les mises en garde issues des expériences internationales et de la multiplication des procès ? (cf. « Transition de genre » : une jeune Espagnole porte plainte contre Santé publique)

« Entre 2012 et 2020, les demandes d’opérations chirurgicales de réassignation ont été multipliées par 4 (plus de 450 demandes en 2020, selon l’Assurance maladie). Le nombre total de séjours hospitaliers liés au transsexualisme, lui, a triplé (1615 séjours en 2020). » Combien de personnes risquent d’être mises en danger ?

 

[1] Bloqueurs de puberté, hormonothérapie voire interventions chirurgicales

Photo : iStock

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