Le 25 janvier, la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) a publié sur son site internet un article intitulé « Mon enfant est transgenre, comment bien l’accompagner ? »
Entre 20.000 et 60.000 personnes se considéreraient transgenres en France d’après un rapport « relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans », remis à Olivier Véran en janvier 2022 (cf. La fragile protection des enfants face aux lobbies trans-affirmatifs). Et selon un sondage IFOP de novembre 2020, repris par la CAF, 22% des Français entre 18 et 30 ans ne se sentiraient ni homme ni femme mais « neutres », « gender fluids », « a-genres », ou encore « non-binaires ».
Face à ces chiffres, la CAF entend prodiguer des conseils aux jeunes et à leurs parents. En toute objectivité ?
Au terme d’un article imprégné de la rhétorique « transaffirmative »[1], l’organisme renvoie vers des sites militants. Pourtant, comme le relève Marguerite Stern (cf. « Nous sommes passées d’un féminisme universaliste à un féminisme orwellien »)[2], la Caisse d’Allocations familiales aurait aussi pu faire le choix d’interroger Céline Masson et Caroline Eliacheff, pédopsychiatres spécialistes du sujet (cf. La fabrique de l’enfant-transgenre).
Complément du 14/02/2023 : Dans un communiqué du 14 février, Juristes pour l’Enfance met la CAF en demeure de retirer son article pour « manquement aux principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance du service public ». A défaut, Maître Charlotte Balique, avocate de l’association, annonce qu’ils envisagent une « suite judiciaire ».
Complément du 17/02/2023 : Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, François Braun, et publiée dans le Figaro, 80 signataires dont Élisabeth Badinter, Jean-François Braunstein, Caroline Eliacheff et Céline Masson, demandent le retrait de la page internet « sans délai » car « les lacunes et la partialité déshonorent l’organisme émetteur » et le ministère. Ils réclament aussi « la rédaction d’une nouvelle page d’information, sous l’égide de véritables spécialistes – psychologues, médecins, biologistes » qui prendrait en compte les recommandations de l’Académie de médecine, alerterait les familles sur les manipulations mentales dues notamment aux réseaux sociaux et proposerait des aides préventives.
Complément du 14/03/2023 : Suite à l’interpellation de l’association Juristes pour l’enfance, la CAF a modifié la page de son site pour :
- « Souligner que le traitement médical avait des impacts lourds,
- Recommander d’assurer dans un premier temps un accompagnement psychologique des enfants et des parents,
- Alerter sur le risque de surestimation diagnostique et le nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant “détransitionner”,
- Renvoyer aux préconisations de l’Académie de médecine sur une prise en charge avant tout psychologique des enfants et des adolescents en questionnement de genre. » (Source : Juristes pour l’enfance, CP du 14/03/2023)
[1] On peut ainsi lire qu’« Une personne transgenre, ou “trans” est une personne qui vit ou souhaite vivre dans un genre différent de celui qui lui a été assigné à la naissance ».
[2] Femelliste, Maguerite Stern, Quand la CAF fait la promotion du transgenrisme