A 25 ans, Holly McComish s’est vu prescrire une pilule contraceptive par téléphone par son médecin généraliste. Trois mois plus tard, elle a fait un accident ischémique transitoire (AIT) ou « mini accident vasculaire cérébral ».
« Je me demandais vraiment si j’étais en train de mourir »
« J’ai eu une consultation téléphonique avec mon médecin généraliste en août 2021 car il ne recevait pas les patients en personne à cause de la pandémie », indique Holly Mac Comish (cf. Téléconsultation : « l’enjeu est qu’elle n’entraîne pas de perte de chance pour le patient »). Le praticien lui a alors prescrit la pilule Microgynon 30.
Quelques semaines après avoir l’avoir prise, « j’ai commencé à avoir de vilains maux de tête. Je pensais que c’était peut-être normal car mon corps s’adaptait » poursuit la jeune femme.
Holly McCoish travaillait dans un théâtre quand elle a commencé à se sentir mal. « Ma vision a commencé à se brouiller et je n’arrivais pas à prononcer mes mots ». « Quelqu’un a remarqué que la moitié de mon visage était tombée » décrit-elle. « Je n’étais pas capable de répondre. C’était comme si j’étais paralysée » ajoute Holly. « Je me demandais vraiment si j’étais en train de mourir ».
Paniqués, ses collègues ont alors appelé une ambulance. Holly a ensuite été transférée d’urgence à l’hôpital, où on lui a diagnostiqué un « mini accident vasculaire cérébral ».
Des effets secondaires liés à la contraception hormonale
« C’était comme un mauvais rêve. C’était très difficile à entendre à 25 ans » raconte la jeune femme.
Les médecins lui ont expliqué que les caillots sanguins pouvaient être un effet secondaire de la prise de la pilule (cf. La contraception hormonale favorise le risque d’AVC chez les femmes ?), affectant environ une personne sur 3 000. Ils lui ont donc demandé d’arrêter immédiatement la pilule.
Holly souffrait d’une maladie cardiaque courante, non diagnostiquée, le foramen ovale perméable (FOP). Il se caractérise par une ouverture entre les deux oreillettes du cœur, ce qui a permis à un caillot de pénétrer dans son cerveau. Le FOP affecte environ un quart des personnes. Il peut entrainer un risque d’accident vasculaire cérébral ou de migraines.
Holly n’est pas la seule femme à subir les conséquences de la contraception hormonale. Une enquête récente, réalisée auprès de 4 000 utilisatrices de pilules, a révélé que 77 % d’entre elles ont signalé des effets secondaires (cf. Contraception : « de plus en plus de femmes ne supportent plus de souffrir des effets secondaires »).
« La contraception est utilisée de manière tellement inconsidérée »
Lorsqu’elle a appris que sa pilule contraceptive avait failli lui coûter la vie, Holly a été très en colère. Aujourd’hui âgée de 26 ans, elle souhaite sensibiliser à la nécessité de tests de dépistage plus rigoureux avant la prescription de la pilule.
Avant de prendre la pilule, Holly ignorait totalement les risques existant pour la santé. Sa généraliste lui avait expliqué que la pilule comportait un petit risque de dépression (cf. La pilule augmente le risque de dépression de 40 %), mais rien ne lui avait été dit sur les caillots sanguins.
« La contraception est utilisée de manière tellement inconsidérée. On me l’a donnée par téléphone, vous pouvez même entrer dans une pharmacie et l’acheter vous-même» alerte Holly (cf. FDA : vers l’autorisation de la pilule contraceptive en vente libre).
« Il faut mettre fin à cette attitude qui consiste à dire “essayez la pilule et voyez comment vous vous en sortez” », s’indigne la jeune femme. « La contraception doit faire l’objet de plus de recherches et de plus de tests avant d’être prescrite aux femmes » considère-t-elle.
Source : The Mirror, Nia Delton (08/06/2023)
