Une chaîne de magasins britannique a proposé des promotions sur la contraception d’urgence. Poussant un peu plus la banalisation, au mépris des risques pour la santé des femmes.
Au Royaume-Uni, la chaîne de magasins Boots a créé la polémique. A l’occasion des promotions du « Black Friday », l’enseigne a divisé par deux le prix de la pilule du lendemain[1]. Ce qui a suscité la polémique dans cette « promotion » : la révélation des marges réalisées sur ce produit. La pilule du lendemain, aussi appelée parfois abusivement « contraception d’urgence » car elle peut avoir un effet abortif[2], serait-elle un produit de consommation comme un autre ?
Le risque de la prise d’hormones
Au même moment, le Times of India révélait qu’un médecin a été condamné à indemniser la famille d’une patiente, décédée à la suite d’une thrombose. Elle avait été provoquée par la prise de contraceptifs oraux[3]. Et cette histoire n’est pas isolée. Une étude britannique de 2015 avait montré que le risque de thrombose est multiplié par quatre pour les femmes qui prennent la pilule par rapport à celles qui ne la prennent pas[4]. Un risque qui a conduit des femmes, parfois très jeunes, jusqu’au coma[5].
Dans le cas de la pilule du lendemain, les risques sont démultipliés. En effet, la dose d’hormones sexuelles administrée en une prise est jusqu’à 50 fois plus élevée que pour une contraception « classique ». L’Assurance maladie recommande d’ailleurs de ne pas l’utiliser deux fois au cours d’un même cycle[6]. La notice du Norlevo®, une marque de pilule du lendemain, le stipule clairement : « la contraception d’urgence ne doit être utilisée qu’occasionnellement (…) étant donné que le risque de surdosage hormonal ou de troubles du cycle menstruel qu’elle entraîne n’est pas souhaitable en cas de prise régulière »[7].
L’impossible prévention
Mais alors que la contraception est toujours plus banalisée, comment assurer une véritable prévention des risques associés à une prise non maîtrisée d’hormones ? La contraception d’urgence est disponible sans ordonnance dans toutes les pharmacies d’Écosse et du Pays de Galles. En France aussi. Le véritable scandale n’est-il pas là ?
[1] BBC, Morning-after pill: Call for Boots to cut price of emergency contraception, Lindsay Brown (30/11/2021)
[2] Lorsqu’une femme prend la pilule du lendemain, elle ne sait pas où elle en est dans son cycle, ni même si elle est enceinte. Si elle est en début de cycle, la prise d’hormones pourrait « simplement » retarder l’ovulation et donc avoir une espèce d’effet contraceptif. Ce n’est que s’il y a eu fécondation et que la pilule est prise avant l’implantation qu’il y a effet abortif.
[3] Times of India, Gujarat: Doctor to compensate for woman’s death (02/12/2021)
[4] Gènéthique, Risque de thrombose avec le vaccin AstraZenaca ? Et avec la pilule ? (18/03/2021)
[5] Gènéthique, Dans le coma à 19 ans, à cause de sa pilule contraceptive (06/07/2020) ; La pilule reconnue officiellement à l’origine de l’AVC de Marion Larat (13/02/2018)
[6] Ameli, LES MÉTHODES DE CONTRACEPTION D’URGENCE
[7] ANSM, NORLEVO 1,5 mg, comprimé (mis à jour le 19/02/2019)
Cet article de la rédaction Gènéthique a été initialement publié sur Aleteia sous le titre : Des promotions sur le parfum… et la contraception
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