Des poulets génétiquement édités pour résister à la grippe aviaire

Publié le 12 Oct, 2023

Des scientifiques ont utilisé des techniques d’édition génétique « pour identifier et modifier des parties de l’ADN de poulets » afin de « limiter la propagation du virus de la grippe aviaire chez ces animaux »[1]. Ces modifications ont pu empêcher le virus de les infecter, sans toutefois le bloquer complètement. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications [2].

Selon les chercheurs, les oiseaux n’ont montré aucun signe indiquant que la modification de leur ADN avait un impact sur leur santé ou leur bien-être. Toutefois, « d’autres modifications génétiques seraient nécessaires pour produire une population de poulets qui ne puisse pas être infectée par la grippe aviaire », l’une des maladies animales « les plus coûteuses au monde » (cf. Des poulets génétiquement modifiés par CRISPR résistant au virus de la leucose aviaire).

Une protection partielle

Exposés à une « dose normale » du virus de la grippe aviaire, 9 oiseaux sur 10 n’ont pas été infectés, et il n’y a pas eu de propagation à d’autres poulets. Confrontés ensuite à une dose « artificiellement élevée » de virus, la moitié du groupe a été infectée [3]. Un poulet non modifié a été contaminé, mais aucun de ceux qui avaient été édités.

Pour empêcher l’émergence de « virus d’échappement », des virus qui s’adaptent pour échapper à la modification génétique et provoquer une infection, l’équipe a ensuite ciblé d’autres sections d’ADN[4]. Après être parvenus à bloquer le virus dans des cultures cellulaires, les chercheurs envisagent de produire des poulets pourvus de ces nouvelles modifications.

Une « édition génétique responsable » ?

Selon les experts, cette étude souligne « l’importance d’une édition génétique responsable », et la nécessité d’être attentif aux « risques d’évolution virale dans des directions non souhaitées si l’on ne parvient pas à une résistance totale ». D’autant plus que ces modifications génétiques sont destinées à être transmises de génération en génération (cf. OGM : « le forçage génétique impose une attention urgente »).

 

[1] Ils ont modifié la section de l’ADN responsable de la production de la protéine ANP32A. Au cours d’une infection, le virus de la grippe « détourne cette molécule » pour se répliquer.

[2] Alewo Idoko-Akoh et al, Creating resistance to avian influenza infection through genome editing of the ANP32 gene family, Nature Communications (2023). DOI: 10.1038/s41467-023-41476-3.

[3] Toutefois, la quantité de virus dans les poulets génétiquement modifiés infectés était beaucoup plus faible que le niveau généralement observé lors d’une infection chez des poulets non génétiquement modifiés, indiquent les chercheurs.

[4] Pour la production des trois protéines (ANP32A, ANP32B et ANP32E) à l’intérieur de cellules de poulet cultivées en laboratoire

Source : Phys.org, University of Edinburgh (10/10/2023) – Photo : Pexels de Pixabay

Partager cet article

Synthèses de presse

Taïwan : vers la légalisation de la GPA ?
/ PMA-GPA

Taïwan : vers la légalisation de la GPA ?

Le ministère de la santé et des affaires sociales de Taïwan a annoncé mardi des projets d'amendements à la loi ...
09_pma_prelevement-ovocytes
/ PMA-GPA

Royaume-Uni : les porteurs de VIH autorisés à donner leurs gamètes

Au Royaume-Uni, les personnes séropositives peuvent désormais donner leurs gamètes à condition qu'elles aient une « charge virale indétectable » ...
diabetes-777001_960_720

Diabète : un patient guéri grâce à une thérapie cellulaire basée sur des iPS

Des médecins de Shanghai affirment avoir guéri le diabète d'un patient par la transplantation de cellules pancréatiques dérivées de cellules ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres