Vendredi, le NHS [1] a publié des directives provisoires quant à la prise en charge d’enfants et de jeunes exprimant une « incongruence de genre » par un service dédié. Avec une ligne radicalement différente des précédentes pratiques (cf. Surdiagnostics de dysphorie de genre chez des enfants : 35 psychologues démissionnent au Royaume-Uni).
Une approche « holistique »
Désormais le NHS recommande une « approche holistique, multidisciplinaire et intégrée » qui tienne compte de « l’éventail des complexités liées au développement de l’identité de genre ». En effet, « une proportion importante d’enfants et de jeunes qui sont préoccupés ou angoissés par des questions d’incongruité de genre, sont confrontés à des problèmes de santé mentale, du développement neurologique et/ou à des situations complexes sur le plan personnel, familial ou social » (cf. Autisme et genre : associations et praticiens alertent).
En outre, l’approche clinique doit tenir compte du fait « qu’il peut s’agir d’une phase transitoire, en particulier pour les enfants pré-pubères » (cf. Théorie du genre : un ancien transgenre dénonce « un prosélytisme général »). Ainsi, le mode d’intervention « principal » sera « psychosocial ».
Recueillir des données
Peu d’études ont été menées au Royaume-Uni et aucune étude n’a été publiée sur les jeunes enfants, relève le NHS. Selon les chiffres publiés, de 0,3% à 0,5% des adultes seraient concernés par une « incongruence de genre ». Le taux est d’environ 1,2% pour les adolescents de 14 à 18 ans. Actuellement une personne pour 2000 habitants est adressée à un service spécialisé.
Dans ses directives, le NHS demande que des données soient recueillies de façon continue.
Un changement définitif ?
Le NHS semble donc se détourner définitivement de l’approche « transaffirmative » pour les mineurs. Une approche qui, des bloqueurs de puberté à la chirurgie [2], comporte des risques importants pour la santé du patient (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »).
Une approche plus prudente face à la multiplication des cas et au désarroi fréquent des parents. Comme ce père britannique qui a dû entamer un recours en justice pour empêcher que son fils de 21 ans ne subisse une vaginoplastie. « Je ne pense pas que le service ait tenu compte de son autisme et de sa santé mentale fragile », regrette-t-il [3] (cf. « Transition de genre » : une jeune Espagnole porte plainte contre Santé publique).
[1] National Health Service, système de la santé publique du Royaume-Uni
[2] Environ 16% des patients subissent une chirurgie, avec des complications fréquentes. 355 opérations de changement de genre ont été recensées au Royaume-Uni entre avril 2021 et mars 2022. L’âge des patients n’est pas disponible. (Sources : Daily mail, Caitlin Tilley, The truth about transgender surgery… in numbers: Just 16% of gender dysphoria patients go through with the operation, but up to half suffer life-threatening complications (03/06/2023) et Daily mail, John Ely Senior, Trans Britain: NHS carries out one gender-swap surgery EACH DAY – as number of procedures being carried out doubles in a decade (02/06/2023))
[3] Daily mail, Sanchez Manning, Father launches a last-ditch legal bid to stop his ‘vulnerable’ autistic son, 21, from having a sex change next week (04/06/2023)