Au mépris du corps des femmes. Le scandale des implants Essure – Delphine Bauer et Jacqueline Maurette

Publié le 15 Nov, 2022

Un scandale sanitaire. Dispositif de stérilisation, les implants Essure ont été vendus aux femmes comme « non invasifs »[1]. « Ça avait même l’air naturel. »[2] Pourtant il s’agit d’implanter des ressorts métalliques dans les trompes de Fallope, ce qui entraîne une fibrose et les obstrue. Le corps est blessé, il doit cicatriser.

Le marketing est efficace, surtout en France où le dispositif est pris en charge par l’Assurance maladie. 200 000 femmes sont implantées. Elles sont un million à travers le monde.

Des femmes commencent à présenter une multiplicité de symptômes, parfois très invalidants, parfois jusqu’à envisager d’en finir, car leur parole n’est pas entendue. Et pourquoi soupçonner les Essure ? Tous les médecins ne sont pas dupes, comme le Dr Sournies qui « n’a jamais eu confiance dans cette nouveauté »[3] « Pourquoi utiliser un dispositif dont l’irréversibilité est totale et souvent mutilante ? »[4]

Cet essai, nécessaire et bien documenté, fait le point sur le scandale Essure, en donnant la parole aux victimes. Le combat est difficile, notamment pour établir le lien de causalité entre la pose du dispositif et les souffrances de ces femmes. Mais il est indispensable pour obtenir justice (cf. Essure® : la santé des femmes face à l’industrie pharmaceutique).

« La pilule a été perçue comme un symbole absolu de la liberté de la femme, comme un énorme succès. Mais faut-il croire que les hommes sont vicieux pour faire subir une telle contrainte aux femmes tout en leur faisant croire que c’est une liberté ? », estime Me Jean-Christope Coubris qui travaille sur le dossier Essure[5]. Evoquant le « droit à disposer de son corps », et même la stérilisation des hommes, les auteurs féministes se refusent à remettre en cause le principe de la contraception. Pourtant on peut s’interroger. Et si, de scandale en scandale (cf. Essure : un rapport alarmant enterré par l’ANSM ? ; La pilule reconnue officiellement à l’origine de l’AVC de Marion Larat), on redécouvrait la beauté de la fécondité, loin de l’instrumentalisation de l’un par l’autre ? Une fécondité dont la régulation n’est pas nécessairement synonyme de « solutions » dont le corps peut souffrir (cf. Contraception : des risques, quel bénéfice ?).

 

Editions : de l’atelier

Date de parution : 13/10/2022

Nombre de pages : 160

 

[1] Au mépris du corps des femmes, p.22

[2] Ibid, p. 10

[3] Ibid, p. 50.

[4] Ibid, p.50

[5] Ibid, p.136

Photo : iStock

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