Le 128e Congrès médical allemand, qui s’est tenu entre le 7 et 10 mai 2024, a adopté deux résolutions. La première vise à restreindre la prescription de bloqueurs de puberté, d’hormones croisées et les interventions chirurgicales sur des mineurs à des « études scientifiques contrôlées ». La seconde veut « limiter la loi sur l’autodétermination aux personnes de plus de 18 ans » (cf. Changement de genre : l’Allemagne autorise « l’autodétermination » dès 14 ans).
La première résolution a été votée par la majorité des médecins délégués. Ils demandent au Gouvernement de n’autoriser « les bloqueurs de puberté, les thérapies hormonales de changement de sexe ou la chirurgie de réassignation de genre chez les jeunes de moins de 18 ans » que « dans le cadre d’études scientifiques contrôlées avec la participation d’une équipe multidisciplinaire et d’un comité d’éthique clinique, et après un diagnostic médical et, en particulier, psychiatrique, et le traitement de tout trouble mental ».
Les résultats de ces interventions doivent ensuite faire l’objet « d’un suivi sociologique, médical, psychiatrique de l’enfant et de l’adolescent » sur une période « d’au moins dix ans », afin d’être intégrés à la révision de la directive correspondante, estime le Congrès.
Avec la seconde résolution, l’Assemblée médicale allemande demande au Bundestag d’amender la loi sur l’autodétermination de genre. Pour les médecins, les mineurs ne doivent pas pouvoir entreprendre une telle démarche « sans diagnostic et consultation psychiatriques préalables d’un spécialiste de l’enfance et de l’adolescence ».
Complément du 10/06/2024 : Dans une lettre du 5 juin, la société allemande de psychiatrie, de psychothérapie et de neurologie (DGPPN) a annoncé son opposition aux ligne directrices sur le changement de genre des mineurs. La Société suisse de psychiatrie et de psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent (SGKJPP) a apporté son soutien et a demandé la révision du projet de lignes directrices en cohérence avec la déclaration de l’European Society for Child and Adolescent Psychiatry (ESCAP) qui appelle les professionnels de la santé à « ne pas promouvoir des traitements expérimentaux et inutilement invasifs dont les effets psychosociaux ne sont pas prouvés et, par conséquent, à adhérer au principe ‘primum-nil-nocere’ (d’abord, ne pas nuire) » (cf. Dysphorie de genre chez l’enfant et l’adolescent : « ne pas promouvoir des traitements expérimentaux et inutilement invasifs »).
Sources : Observatoire de la Petite Sirène (11/05/2024) ; Observatoire de la Petite Sirène (08/06/2024)