Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a imposé la suspension d’un essai clinique de phase Ib qui visait à évaluer une thérapie génique pour la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) développée par Pfizer[1], après que la société a reconnu la mort d’un jeune homme participant à l’essai (cf. Mort de deux enfants dans un essai de thérapie génique : deux experts réagissent).
« À l’heure actuelle, nous ne disposons pas encore d’informations complètes et nous travaillons activement avec l’investigateur du site de l’essai pour comprendre ce qui s’est passé », a déclaré Pfizer. La société s’est engagée à « partager plus d’informations avec la communauté médicale et les patients dès que cela sera possible ».
Le patient décédé participait à une étude multicentrique, non randomisée, à doses croissantes, visant à évaluer la sécurité et la tolérance du traitement. Un autre essai clinique, de phase III, est mené sur la même thérapie génique[2]. En septembre, Pfizer avait dû modifier son protocole suite à trois « événements indésirables graves de faiblesse musculaire, dont deux impliquant une myocardite (inflammation du tissu cardiaque) ».
Débats et ambitions
Les quatre décès dans le cadre de l’essai clinique mené par la société Astellas pour la myopathie myotubulaire avaient relancé le débat parmi les chercheurs sur les problèmes de sécurité liés au dosage des thérapies géniques (cf. Thérapie génique : quatrième décès dans l’essai d’Astellas).
Hormis Pfizer, les sociétés Sarepta Therapeutics et Solid Biosciences travaillent également à la mise au point de thérapies géniques de la DMD. Sarepta développe sa thérapie en collaboration avec Roche « dans le cadre d’une collaboration pouvant atteindre 2,85 milliards de dollars ».
[1] candidat PF-06939926. Il s’agit d’ « un virus adéno-associé recombinant de sérotype 9 (AAV9) portant un gène de mini-dystrophine ». « La thérapie génique est une mini-dystrophine car le gène de la dystrophine humaine est trop gros pour tenir dans la capside de l’AAV9. »
[2] L’essai CIFFREO : randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, conçu pour évaluer la sécurité et l’efficacité de la thérapie génique chez les garçons atteints de DMD.
Source : GEN news, Alex Philippidis (21/12/2021)