Au Royaume-Uni, les parents d’une « jeune fille non binaire » de 17 ans ont essuyé un refus dans leur tentative d’empêcher l’adolescente de subir une ablation des seins. Ils avaient en effet demandé à la Haute Cour de Londres une injonction interdisant à leur enfant de subir une mastectomie (cf. Genre, IVG, santé : protéger l’enfant). Le couple avait également demandé que leur fille fasse l’objet d’une évaluation psychiatrique.
L’évocation de troubles mentaux
La jeune fille aurait « commencé à s’identifier comme lesbienne et non binaire à l’âge de onze ans ». Toutefois, elle n’en avait pas parlé à ses parents, « homophobes et transphobes », affirme-t-elle (cf. Changement de sexe chez les enfants : « C’est comme si mon fils était sous emprise »).
Les parents, qui ont déménagé au Royaume-Uni avec leur enfant il y a environ 14 ans, ont produit le rapport d’un psychiatre « de leur pays d’origine » indiquant avoir diagnostiqué un trouble de la personnalité chez l’adolescente. Ils ont également affirmé que l’adolescente avait souffert d’états catatoniques, d’un épisode psychotique et était bipolaire. Ce qu’ont démenti des travailleurs sociaux.
Pour l’adolescente, « la vraie vie ne commencerait qu’après une mastectomie bilatérale ». Or la liste d’attente pour obtenir la procédure du NHS est longue de dix ans, et une chirurgie dans une clinique privée coûte jusqu’à 10 000 £.
Une adolescente bientôt majeure
Dans sa décision écrite, le juge Macdonald a déclaré que « les parents avaient fait des commentaires homophobes et pensaient que les piercings corporels de l’adolescente et l’utilisation d’un binder étaient une forme d’automutilation » (cf. Changement de genre : un procès intenté contre une école aux Etats-Unis). Le couple pense également que leur fille n’a pas la capacité de prendre des décisions concernant un traitement médical de ce type, rappelant en outre des antécédents familiaux de problèmes de santé mentale.
Pour le juge, il n’y a aucune preuve que l’adolescente souffre de troubles mentaux. Il a refusé de faire suite à leur demande, déclarant que leur enfant n’avait que 17 ans, mais qu’elle aurait 18 ans quelques jours après l’audience, et qu’« elle serait donc en mesure de consentir à un traitement d’affirmation du genre en tant qu’adulte ». En outre, le juge Macdonald a estimé qu’il serait « totalement disproportionné » d’autoriser un expert à examiner l’adolescente (cf. Autisme et genre : associations et praticiens alertent).
Source : The Telegraph, Patrick Sawer (25/11/2023)