Un rapport de la Cour des comptes publié le 13 septembre dénonce un « défaut d’anticipation des pouvoirs publics » sur l’accès aux soins et l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes (cf. Handicap mental et vieillissement : des progrès et des défis à relever).
L’augmentation de nombre de personnes handicapées vieillissantes
Une augmentation de 55% des bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) de plus de 50 ans a été observée entre 2011 et 2019. Quant aux personnes accueillies en établissement médico-social, leur nombre a progressé de 50% entre 2010 et 2018. Cette évolution démographique est due, entre autres, à l’amélioration de l’espérance de vie des personnes en situation de handicap.
Le rapport a également constaté que seules 60 % des personnes bénéficiant d’une orientation vers un établissement ou un service médico-social (ESMS) voient leur demande satisfaite. Pour les services d’accompagnement à domicile, seulement 41% des demandes reçoivent une réponse positive. Enfin, la Cour note que les Ehpad « sont insuffisamment financés et outillés pour ce public spécifique ».
Vers de nouvelles mesures
Afin de répondre à ces besoins, la Cour des comptes recommande à l’Etat d’investir 1,2 milliard d’euros par an pour permettre la création de 83 000 places de service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) et 36 000 en service d’accompagnement médico-social pour personnes handicapées (Samsah). D’autres mesures ont été envisagées telles que la création d’un observatoire national du handicap pour conseiller les pouvoirs publics ou le lancement d’une mission de repérage confiée « aux Maisons départementales des personnes handicapées afin de proposer aux plus de 50 ans une évaluation de leurs besoins médico-sociaux » (cf. Handicap en France : de nouvelles annonces mais beaucoup de « flou »).
« Le rapport révèle que les besoins croissants de cette population sont rarement satisfaits en raison de tensions sur l’offre d’accompagnement avec des conséquences parfois dramatiques sur les parcours et donc sur les individus (…). C’est un enjeu majeur de société », a déclaré Pierre Moscovici, premier président de la Cour, lors d’une conférence de presse.
Sources : France info (13/09/2023) ; La Croix, Esther Serrajordia (13/09/2023)