FIV : Quel impact sur la santé des enfants ?

Publié le 5 Avr, 2023

L’Académie de médecine a publié un rapport sur la santé à moyen et à long terme des enfants conçus par fécondation in vitro (FIV). L’institution a examiné diverses études sur le sujet, sans objectif d’exhaustivité, et en se focalisant sur la FIV « standard » et l’ICSI[1], sans don de gamètes.

Différents troubles

Différents troubles ont été examinés par les chercheurs. Il ressort qu’il existe un risque « modéré » de troubles cardio-vasculaires[2] chez les enfants et les jeunes adultes issus de FIV. Les « anomalies épigénétiques et/ou d’empreinte génomique » sont également augmentées chez ces enfants (cf. L’empreinte génomique parentale et la « symphonie de la vie »).

En ce qui concerne les cancers pédiatriques, l’Académie de médecine estime que d’autres études sont nécessaires. Par ailleurs, elle attribue les troubles du neurodéveloppement et du comportement constatés aux grossesses multiples ou à la prématurité, plus qu’à la procédure de FIV elle-même. Omettant de préciser que ces deux facteurs sont souvent augmentés par la PMA (cf. PMA : plus de risques de naissances prématurées ? ; PMA : un « boom des jumeaux » préoccupant).

Les embryons soumis au stress

Parmi les différentes procédures mises en œuvre dans une fécondation in vitro, ce sont la stimulation ovarienne, la culture et la congélation des embryons qui causent vraisemblablement les troubles observés, via des mécanismes épigénétiques. En effet, les embryons sont soumis à un « stress oxydant » par ces procédures.

Un doute subsiste parfois quant à l’origine des troubles constatés : la FIV pourrait être en cause, ou bien l’infertilité des parents. C’est en particulier le cas en matière d’altération de la fertilité. Les chercheurs ont constaté une augmentation des altérations spermatiques chez les garçons nés par ICSI. Une procédure pratiquée quand le père souffre lui-même d’infertilité. Forcer la nature présente des limites.

Et à plus long terme ?

Les conclusions de l’Académie ne sont pas tranchées. Elle évoque un risque « probablement modéré ». Mais les connaissances manquent, juge-t-elle, appelant à approfondir les études sur le sujet, notamment à des âges plus avancés de la vie. Certains troubles pourraient en effet se manifester plus tard, comme les troubles cardio-vasculaires. Dès lors il est nécessaire que les enfants issus de PMA soient informés de leur mode de conception. L’Académie encourage les parents à le faire.

Enfin, elle rappelle que « le fait que beaucoup d’incertitudes demeurent ne devrait pas empêcher qu’une information claire, objective et la plus précise possible » soit donnée à ceux qui veulent recourir à la fécondation in vitro. Un préalable indispensable au consentement.

 

[1] Technique de FIV avec microinjection de spematozoïde dans l’ovocyte

[2] Pression artérielle systolique et diastolique plus élevées, hypertension artérielle pulmonaire, fonction endothéliale vasculaire altérée avec augmentation de la rigidité vasculaire et de l’épaisseur carotidienne intima-média

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