Des enquêtes menées par le ministère de la Santé et la division des fraudes de la police israélienne de Tel-Aviv ont révélé qu’une clinique israélienne de fécondation in vitro (FIV) a importé de Géorgie des embryons atteints d’hémophilie B, une grave maladie génétique causée par l’absence ou la déficience d’un facteur de coagulation.
Le personnel médical, tant en Géorgie qu’en Israël, est soupçonné d’avoir sciemment implanté les embryons chez plusieurs femmes israéliennes, alors qu’il savait qu’ils étaient atteints de la maladie. Le témoignage de quatre femmes concernées a été recueilli par la police. L’une d’entre elles a fait face à une mort fœtale à un stade avancé, et une autre a accouché d’un enfant hémophile.
Deux enquêtes en Israël
Une enquête interne du ministère de la Santé a d’abord été diligentée lorsqu’il a été informé que des ovocytes de donneuses présentant la mutation génétique de l’hémophilie B avaient été fécondés à la clinique BIRTH en Géorgie, puis importés en Israël. Les conclusions ont été transmises à la police.
L’unité de lutte contre la fraude de la police de Tel-Aviv a alors décidé d’enquêter elle aussi, avec le soutien de la division des renseignements de la police, du ministère de la Santé, et du bureau du procureur de l’Etat. Deux médecins travaillant dans une clinique de FIV israélienne, et ayant importé à plusieurs reprises des embryons pour les implanter, ont pu être identifiés.
Arrêt de l’importation d’embryons en provenance de la clinique de Géorgie
Le ministère de la Santé a immédiatement ordonné l’arrêt de l’importation d’ovocytes et d’embryons en provenance de la clinique de Géorgie. Il a également demandé aux directeurs de toutes les cliniques de FIV d’Israël d’identifier les femmes concernées par cette affaire, et de les informer.
Cette affaire fait suite au scandale provoqué par la naissance, en 2022, d’une petite fille suite à une « erreur d’embryon » lors de la FIV. L’embryon implanté n’étant pas celui de sa mère (cf. Israël : l’embryon implanté n’est pas celui de la mère). Les parents biologiques du bébé ont finalement pu être identifiés l’année dernière après une série de tests génétiques (cf. “Erreur d’embryon” : une affaire clôturée). L’erreur a été attribuée à la surcharge de travail du personnel et au non-respect du protocole.
Complément du 02/04/2024 : Le ministère de la Santé a ordonné dimanche la fermeture immédiate de la clinique de fécondation in vitro L.B. à Tel Aviv.
Sources : Times of Israël, Renee Ghert-Zand (18/03/2024) ; Haaretz, Ido Efrati et Josh Breiner (18/03/2024) ; Times of Israël, Renee Ghert-Zand (31/03/2024)