Vendredi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté « une résolution appelant la communauté internationale à prendre des mesures de protection et de supervision en ce qui concerne l’intelligence artificielle » (IA) (cf. Des « humanoïdes » donnent leur avis à l’ONU).
Le texte était présenté conjointement par la Corée du Sud, l’Autriche, le Brésil, le Danemark, le Maroc et Singapour. La Chine et l’Inde ont souhaité se dissocier du consensus, sans toutefois appeler au vote.
La résolution invite à « promouvoir la “transparence” des systèmes d’IA et à veiller à ce que les données destinées à cette technologie “soient collectées, utilisées, partagées, archivées et supprimées” selon des modalités compatibles avec les droits humains ».
La veille, l’Unesco alertait contre la « menace sur le secret mental des individus » que constitue « la combinaison d’avancées fulgurantes en neurotechnologies, -comme les implants cérébraux-, et l’intelligence artificielle » (cf. Patrick Hetzel : « Les neurotechnologies doivent, d’abord et avant tout, servir à guérir et à réparer »). « Nous nous trouvons sur une voie où des algorithmes nous permettront de décoder les processus mentaux des gens et de manipuler directement les mécanismes cérébraux sous-tendant leurs intentions, leurs émotions et décisions », a prévenu Gabriela Ramos, sous-directrice générale pour les Sciences Sociales et Humaines de l’institution (cf. Le Chili veut garantir les droits du cerveau).
En 10 ans, les investissements dans les entreprises de neurotechnologies ont été multipliés par 22, pour atteindre 29,73 milliards d’euros en 2020.
Complément du 23/07/2023 : Mardi 18 juillet, c’est le Conseil de sécurité de l’ONU qui a tenu une réunion consacrée à l’intelligence artificielle. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, y a mis en garde contre « les risques de l’IA pour la paix et la sécurité mondiale », appelant à la « mise en place urgente de garde-fous ». Le secrétaire général a notamment évoqué la question des armes autonomes. Il souhaite que soit créé un « instrument contraignant pour interdire les “systèmes d’armes létaux autonomes” fonctionnant sans supervision humaine », d’ici à la fin 2026.
Antonio Guterres appelle également à la création d’une « “entité des Nations unies” pour aider à maximiser les bénéfices de l’IA et réduire les risques ». Une entité qui pourrait s’inspirer de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ou encore du groupe d’experts de l’ONU sur le climat (Giec).
Sources : AFP (13/07/2023) ; AFP (13/07/2023) ; La Croix, Gilles Biassette (19/07/2023) – Photo : iStock