Les neurotechnologies « permettent d’enregistrer l’activité du cerveau et de la modifier » ; elles ne sont pas sans poser un certain nombre de questions éthiques. Nos pensées vont-elles demeurer privées ? Que deviendront la liberté de pensée ou le libre arbitre si « on interfère avec notre cerveau » ? Qui sera responsable des actes d’une personne ? Quel impact sur les cerveaux en développement ?
Côté santé, les neurotechnologies donnent la possibilité de « mesurer l’épilepsie », de « lutter contre la maladie de Parkinson », ou encore de « piloter, par la pensée, des machines ou des exosquelettes ». Mais elles ont aussi leur côté obscur. Dans l’éducation, elles « sont utilisées pour accélérer l’apprentissage chez les dyslexiques », il existe des jeux vidéo « où le scénario évolue en fonction des ondes cérébrales des joueurs ». Facebook espère qu’une interface cerveau-machine « qui traduira les impulsions cérébrales en commandes informatiques (déplacer une photo, envoyer un message…) » sera disponible d’ici 5 ans. Des objectifs fous, mais « réalistes », même à court terme…
Au Chili, les députés ont voté une réforme constitutionnelle le 29 septembre dernier pour « le respect des « neurodroits » ou droits du cerveau », c’est-à-dire, protéger « l’esprit et les pensées de l’être humain » et « n’utiliser les technologies que pour « le bien de l’humanité » ».
En décembre 2019, un document produit par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) « pointait l’importance de protéger les données personnelles cérébrales collectées, d’anticiper et poser des garde-fous face à d’éventuels usages « non intentionnels et/ou abusifs », comme la conception de neurotechnologies restreignant les libertés ou provoquant des discriminations ».
En France, les lois de bioéthique de 2011 révisées en 2021 posent les jalons d’un encadrement éthique.
Source : La Croix, Alice Le Dréau (1/10/2021)