Autisme : des chercheurs éditent le génome de souris in vivo et modifient leur comportement

Publié le 5 Déc, 2023

Des chercheurs de l’université Fudan et de l’Académie chinoise des sciences, à Shanghai, ont édité le génome du « cerveau entier » de souris, afin de corriger une mutation associée aux troubles du spectre autistique (TSA). Ils ont publié leurs travaux dans Nature Neuroscience [1].

Le recours à l’édition de bases

L’étude porte sur une mutation d’une seule base dans le gène MEF2C. Le gène MEF2C est « fortement exprimé » dans certaines régions du cerveau[2] et joue un « rôle crucial » dans le développement neuronal et la plasticité synaptique.

Les mutations du gène MEF2C contribuent aux troubles du spectre autistique en induisant une « dégradation accélérée » de la protéine. Lorsqu’une protéine essentielle à la structure neuronale est compromise, des morphologies neuronales anormales se forment, entraînant des déficits développementaux tels que la déficience intellectuelle, l’absence de langage et les comportements répétitifs.

Pour corriger la mutation, les chercheurs ont mis au point un système d’édition de bases appelé AeCBE [3], afin de convertir les paires de bases C-G en paires de bases T-A sans provoquer de rupture du double brin de l’ADN (cf. CyDENT : un éditeur de base « made in China »). Ce qui réduit le risque d’ajouts ou de suppressions non intentionnels.

Des « anomalies comportementales » corrigées

Les souris porteuses de la mutation Mef2cL35P présentaient des « anomalies comportementales », semblables aux traits des TSA, telles que l’hyperactivité, le comportement répétitif et les « anomalies de comportement social ». L’injection d’AeCBE, par le biais d’un virus adéno-associé traversant la barrière hémato-encéphalique, a permis de corriger la mutation dans le cerveau des souris. Les niveaux de protéine Mef2c ont dès lors pu être restaurés dans diverses régions du cerveau, ce qui a « inversé les anomalies comportementales ».

Selon les chercheurs, ces résultats sont « prometteurs » dans la perspective de traitement des troubles cérébraux causés par des mutations monogéniques.

 

[1] Wei-Ke Li et al, Whole-brain in vivo base editing reverses behavioral changes in Mef2c-mutant mice, Nature Neuroscience (2023). DOI: 10.1038/s41593-023-01499-x

[2] cortex, hippocampe, amygdale

[3] Apolipoprotein B mRNA-Editing Enzyme, Catalytic Polypeptide-embedded Cytosine Base Editor

Source : Medical Xpress, Justin Jackson (04/12/2023)

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