Des chercheurs éditent l’ARN de cellules humaines

Publié le 6 Mai, 2024

Une équipe de la Montana State University a montré que les cassures d’ARN, spécifiques à une séquence, générées par les complexes CRISPR de type III, sont réparées dans les cellules humaines, et que cette réparation peut être utilisée pour des délétions programmables dans des transcrits humains afin de « restaurer la fonction des gènes ». Elle affirme ainsi avoir développé une technique de « manipulation précise de l’ARN avec des applications thérapeutiques potentielles ». Ses travaux ont été publiés dans la revue Science [1].

Une technique moins risquée

« Bien que l’édition de l’ADN ait le potentiel de guérir les maladies génétiques, elle peut entraîner des modifications involontaires du génome et activer des réponses au stress cellulaire qui entraînent une toxicité », rappellent les scientifiques (cf. Les traitements utilisant CRISPR-Cas9 pourraient augmenter le risque de cancer). « Dans près de 60 % des cas », CRISPR-Cas9 génère des « modifications non souhaitées » du gène cible (cf. Des « protéines anti-CRISPR » pour réduire les effets « hors-cible »). « Il peut même induire des pertes de morceaux de chromosomes. » (cf. CRISPR-Cas 9 : une « perte chromosomique » répandue lors de l’édition des lymphocytes T humains)

L’édition de l’ARN, en n’introduisant pas de modifications héréditaires dans l’ADN, est « moins risquée ».

Une application à la mucoviscidose

Les chercheurs ont programmé des protéines CRISPR de type III pour couper l’ARN contenant une mutation responsable de la mucoviscidose.

On connaît « près de 2 000 mutations » du gène CFTR, à l’origine de la maladie, porté par le chromosome 7. Environ 400 d’entre elles sont associées à la survenue de symptômes.

Les scientifiques ont réussi à éliminer de l’ARN l’une des mutations responsables de la mucoviscidose, mais « reste à savoir combien d’entre elles pourraient être traitées de la même manière », et à « exploiter ces nouvelles connaissances pour améliorer l’efficacité des éditeurs d’ARN ».

 

[1] Anna Nemudraia et al., Repair of CRISPR-guided RNA breaks enables site-specific RNA excision in human cells, Science, 25 Apr 2024, DOI: 10.1126/science.adk5518

Sources : Science et vie, Fleur Brosseau (03/05/2024) ; Science (25/04/2024) – Photo : iStock

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