« Aide médicale à mourir » : un Canadien veut empêcher le décès de sa fille autiste

12 Mar, 2024

Alors qu’en décembre dernier une Canadienne de 27 ans, atteinte d’autisme, a été autorisée à recourir à l’« aide médicale à mourir » (AMM), son père a demandé au tribunal de revenir sur l’approbation des médecins (cf. Canada : l’élargissement sans limite de l’« aide médicale à mourir » ; Face au handicap ou à la pauvreté, l’”aide médicale à mourir” se généralise au Canada). A la veille du décès de sa fille fixé le 1er février, il a obtenu une injonction temporaire empêchant la jeune femme de recourir à l’euthanasie (cf. Canada : une étude de Cambridge alerte sur l’”aide médicale à mourir”).

Bien que deux médecins sur trois aient donné leur accord, il estime que sa fille n’est pas éligible à l’AMM et n’a pas la « capacité à consentir » à cause de sa maladie mentale.

Pour qu’une personne y ait recours au Canada, les médecins doivent attester qu’elle souffre d’un état pathologique « grave et irrémédiable » qui entraîne des souffrances physiques ou psychologiques « intolérables et durables » (cf. Canada : 1200 euthanasies en plus, 149 millions de dollars de frais de santé en moins). Depuis 2021, le critère de la « prévisibilité raisonnable » de la mort naturelle n’est plus exigé (cf. Canada : euthanasié pour “perte auditive”).

Contestant la décision des médecins, le père a demandé à un juge d’examiner les circonstances dans lesquelles ils ont donné leur accord. (cf. Euthanasie de personnes handicapées : des experts des Nations unies inquiets).

Pris en tenaille entre l’avocat de la jeune femme qui invoque son « droit à l’autonomie médicale » et son père qui remet en cause l’évaluation des médecins, le juge s’est saisi de cette affaire « contrariante » et « difficile ». « En tant que juge, je ne peux remettre en question les évaluateurs de l’AMM » précise-t-il tout en soulignant que « la seule évaluation complète de [la jeune femme] indique qu’elle est normale ». Il a mis en délibéré sa décision pour savoir s’il annulera l’injonction temporaire empêchant la femme d’accéder à l’AMM. Sa décision portera également sur la question de savoir s’il y aura un contrôle judiciaire pour examiner les circonstances de la décision des médecins (cf. Canada : un homme bientôt sans domicile demande l’euthanasie, feu vert du médecinSans logement adapté, une femme handicapée demande l’« aide médicale à mourir »).

 

Source : CBC, Meghan Grant (11/03/2024) – Photo : Pixabay

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