La « santé sexuelle et reproductive » pour lutter contre la crise climatique ?

Publié le 10 Oct, 2023

Un rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP)[1] déplore que « seul un tiers des pays intègrent la santé sexuelle et reproductive dans leurs plans nationaux de lutte contre la crise climatique ». Sur les 119 pays qui ont publié des plans [2], 38 incluent l’accès à la contraception et aux services de santé maternelle et néonatale [3], quand 15 font référence à la violence à l’encontre des femmes [4].

« L’urgence climatique met en péril la réalisation de tous nos objectifs mondiaux, y compris la réalisation de la santé et des droits sexuelle et reproductive pour tous, peut-on lire. Les changements de température et les autres changements climatiques peuvent entraîner des pertes de grossesse ou un faible poids à la naissance. Les catastrophes naturelles perturbent souvent la fourniture des services de contraception, ce qui peut entraîner une augmentation de grossesses non désirées. » (cf. L’IVG considéré comme un objectif de développement durable par l’ONU ; La Contraception : un objectif de développement durable ?)

Le changement climatique, un nouvel argument rhétorique ?

« Nous savons que le changement climatique affecte les femmes de manière disproportionnée et qu’il n’est pas neutre du point de vue du genre ; il est donc nécessaire de s’attaquer à ces lacunes et à ces impacts », a déclaré Angela Baschieri, conseillère en matière de population et de développement pour le FNUAP et l’une des auteurs du rapport [5]. « Les plans nationaux montrent qu’il y a encore du travail à faire », estime-t-elle.

Le Dr Natalia Kanem, directeur exécutif du FNUAP, abonde : « le changement climatique est déjà en cours et risque de s’aggraver. Il est impératif que nous agissions et que nous nous adaptions, notamment en défendant la santé et les droits sexuels et reproductifs comme fondement de la résilience et du bien-être durable de l’ensemble des sociétés. »

Mais s’agit-il véritablement de protéger les femmes ou de promouvoir une nouvelle fois la contraception et l’avortement par tous les moyens ? (cf. Aide au développement : la France promeut l’IVG et la contraception à l’international)

 

[1] En collaboration avec l’université Queen Mary de Londres

[2] Les Nationally Determined Contributions (NDC)

[3] Quatre pays incluent des mesures relatives à « la planification familiale et à la contraception », deux en matière d’« orientation sexuelle et d’identité de genre ». Aucun ne propose de mesures sur l’avortement, pointe le rapport.

[4] Par exemple, « les ouragans et les sécheresses augmentent les risques de violence sexiste et de mariage d’enfants car les familles angoissées sont moins à même de subvenir aux besoins de leurs filles et cherchent à les marier ».

[5] The Guardian, Sarah Johnson, Climate crisis is ‘not gender neutral’: UN calls for more policy focus on women (10/10/2023)

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