« Je ne suis pas transphobe ni homophobe », « je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes »

Publié le 13 Sep, 2023

En se déclarant incompétent pour examiner un homme « en transition » pour devenir femme, un gynécologue de Pau a été accusé de transphobie.

La semaine dernière, un homme et sa compagne se sont présentés au cabinet du Dr Acharian après avoir pris rendez-vous sur Doctolib. « La dame m’a expliqué qu’elle était en transition » explique la secrétaire qui a alors contacté le médecin . « Je ne m’occupe pas de ça ; il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse » lui a alors répondu le praticien, ce qu’elle leur a expliqué. Furieux « ils sont devenus très agressifs, et m’ont traitée de transphobe » souligne la secrétaire (cf. Transition de genre : une étude documente la « contagion sociale »).

En réponse au mauvais avis laissé, le gynécologue répond qu’il n’examine que de « vraies femmes ». « Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes » explique-t-il.

Des « propos transphobes et discriminatoires du gynécologue » selon l’association SOS homophobie qui s’apprête également à déposer plainte (cf. Théorie du genre : un ancien transgenre dénonce « un prosélytisme général »).

De son côté, le couple, qui souhaite rester anonyme, dit avoir voulu « juste relayer l’info à une association ». Ils se disent « un peu dépassés par les proportions énormes que prend cette affaire » (cf. Transitions de genre : vers une directive mondiale militante ?).

« La prise en charge des personnes trans nécessite de s’y former »

Le Dr Acharian « regrette » que sa réponse « à l’avis dénigrant » qui avait été posté « ait pu blesser une personne ». « Je ne suis pas transphobe ni homophobe » se défend-il, « je suis totalement incompétent ». « Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler » ajoute le praticien (cf. Transgenres : un besoin de surveillance médicale renforcée).

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) constate « une augmentation des personnes trans en demande de suivi médical » (cf. Genre : 6% des Suisses se considèrent transgenres ou non-binaires). « Un travail spécifique sur la question de la transidentité et du suivi médical est en cours, et on a déjà édité un livre sur le sujet » souligne son secrétaire général, le Pr Philippe Deruelle, également gynécologue obstétricien au CHU de Montpellier.  Je « comprends la réponse de ce praticien » ajoute-t-il, tout en admettant qu’ « il y a peut-être un problème de forme ».

Le professeur s’étonne « qu’une personne trans aille voir un praticien comme ça sans s’enquérir de ses compétences ». « La prise en charge des personnes trans nécessite de s’y former » souligne-t-il (cf. Dysphorie de genre : un risque d’accident cardio-vasculaire multiplié par près de 7). Selon lui, « il serait mieux qu’au sein de chaque région il y ait des praticiens, sensibles à cette question, qui choisissent de se surspécialiser ».

 

Source : Le Figaro, Stéphanie Kovacs (11/09/2023)

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