Transition de genre : une étude documente la « contagion sociale »

Publié le 17 Avr, 2023

Une étude publiée dans la revue Archives of Sexual Behavior[1] révèle que les parents qui ont emmené leurs enfants dans des cliniques spécialisées dans le traitement de la dysphorie de genre ont subi des pressions pour « accepter le processus de transition »[2]. Par ailleurs, l’étude indique que « le bien-être de leurs enfants s’est dégradé, au lieu de s’améliorer » avec cette prise en charge. En outre, les conclusions de l’étude viennent étayer la théorie selon laquelle l’augmentation du nombre d’adolescents qui changent de genre est due à une « contagion sociale ».

Une enquête auprès de 1 665 familles

Dirigée par Michael Bailey, professeur à l’Université Northwestern, cette étude est la plus importante à ce jour sur la « dysphorie de genre à déclenchement rapide »[3], un « diagnostic non officiel » proposé en 2018 par le Dr Lisa Littman pour expliquer « l’épidémie récente de dysphorie de genre chez les adolescents et les jeunes adultes » (cf. Questionnements de genre chez les enfants : un colloque pour éclairer parents et professionnels).

Elle s’appuie sur une enquête en ligne menée auprès de 1 665 parents entre décembre 2017 et octobre 2021. Le Pr Bailey reconnaît qu’elle peut comporter un biais[4], mais rappelle que les études favorables aux transitions de genre chez les mineurs n’en sont pas dépourvues.

Sur l’ensemble des familles orientées vers un spécialiste, 73% des jeunes avaient effectué une « transition sociale », contre 49% chez les autres familles[5].

Le constat de la contagion sociale

Avant « l’apparition de la dysphorie de genre », « la plupart des adolescents » souffraient de troubles de la santé mentale. 42 % d’entre eux avaient reçu un diagnostic médical (cf. Autisme et genre : associations et praticiens alertent).

Les adolescents de cette enquête étaient des filles pour 75% d’entre eux. L’âge moyen d’apparition de la dysphorie de genre était de 15,8 ans pour elles et de 14 ans pour les garçons. Et « environ 55 % des adolescents connaissaient quelqu’un qui avait effectué une transition ».

« Le fait d’avoir des amis qui se sont révélés transgenres au même moment est lié de manière significative à la probabilité d’une transition sociale », indique l’étude. « Parmi les filles, 73,3% de celles qui avaient des amis transgenres avaient pris des mesures en vue d’une transition sociale, contre 54 % de celles qui n’avaient pas de tels amis ». Des chiffres de 39,5 % et de 21,7 % pour les garçons.

Des législations disparates

Une dizaine d’Etats américains ont voté des lois afin de s’opposer aux traitements de genre chez les mineurs (cf. Genre : Le Kentucky interdit les traitements pour les mineurs).

En revanche, dans l’Etat de Washington, la Chambre des représentants a voté mercredi dernier un projet de loi qui priverait les parents du droit d’intervenir dans les soins médicaux de leurs enfants. Parmi les « services de santé protégés », les « soins d’affirmation du genre ». Le texte doit encore être signé par le gouverneur Jay Inslee.

 

[1] Diaz, S., Bailey, J.M. Rapid Onset Gender Dysphoria: Parent Reports on 1655 Possible Cases. Arch Sex Behav 52, 1031–1043 (2023). https://doi.org/10.1007/s10508-023-02576-9

[2] Sur les 390 parents qui ont déclaré avoir consulté une clinique ou un spécialiste du genre, 51,8 % ont dit s’être sentis poussés à faire subir à leur enfant une transition sociale ou médicale.

[3] ROGD en anglais pour Rapid onset gender dysphoria

[4] « Nos résultats les plus importants proviennent de comparaisons entre les familles de notre étude et ne peuvent donc pas être attribués à des préjugés parentaux », précise-t-il toutefois.

[5] Pour la transition médicale, les taux étaient de 11% et 5% respectivement. Parmi l’ensemble des adolescents, 6,5 % des filles et 8,4 % des garçons avaient eu recours à des hormones de sexe opposé, et 1 % des garçons et 0,7 % des filles avaient subi des interventions chirurgicales.

Sources : Washington Times, Valerie Richardson (04/04/2023) ; Fox, Hannah Grossman (16/04/2023)

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