Suisse : le consentement présumé au don d’organes remis en question

Publié le 21 Jan, 2022

Les Suisses se prononceront par référendum le 15 mai sur le consentement présumé au don d’organes : un comité référendaire a déposé jeudi « plus de 64000 signatures contre la révision de la loi sur la transplantation »[1](cf. Suisse : des oppositions au consentement présumé au don d’organes).

Aujourd’hui, « une personne doit explicitement consentir au don d’organes avant sa mort ». Mais en octobre, le Parlement avait adopté le principe du consentement présumé au don d’organes : « toute personne qui ne s’y oppose pas activement serait automatiquement considérée comme donneuse d’organes », sous réserve de l’accord des proches si le défunt ne s’était pas prononcé de son vivant (cf. Don d’organes : la Suisse entérine le consentement présumé). Pour le comité référendaire, « un tel changement de paradigme doit être soumis au peuple ». Les signataires estiment qu’ « un oui conscient et clair est nécessaire pour toute intervention médicale ; or le silence n’équivaut pas à un consentement ». Le consentement présumé, « c’est une atteinte à l’autonomie des patients », proteste Alex Frei, porte-parole du comité.

Franziska Sprecher, professeure de droit à l’université de Berne, propose une alternative : il serait possible « de demander à tous les citoyens, chaque année, s’ils sont d’accord de donner leurs organes, une tâche qui pourrait incomber par exemple aux assurances maladie ».

Derrière le slogan « mon cœur m’appartient », le comité référendaire s’oppose à la fondation Swisstransplant. Celle-ci, chargée de tenir le registre national des donneurs d’organes, est au cœur d’une polémique : une enquête a révélé mercredi « une grave faille du système informatique : il était possible d’inscrire n’importe quelle personne à son insu, ainsi que de consulter les données des donneurs enregistrés » (cf. « Ton corps aussi est recyclable ! »).

Cette même semaine, Swisstransplant a publié les chiffres du don d’organes en 2021 : les taux ont retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, selon l’organisation. 484 organes de donneurs décédés ont été transplantés en Suisse (vs 459 en 2020 et 501 en 2019). 72 personnes en attente d’une greffe sont décédées au cours de l’année (vs 72 en 2020 et 46 en 2019). Il y a « environ trois fois plus de personnes en attente d’un organe que d’organes disponibles », pointe Swisstransplant.

 

[1] Toutes les signatures n’ont pas encore été attestées mais le référendum «  a de grandes chances d’aboutir ».

Sources : Arcinfo (20/01/2022) ; Swiss info (20/01/2022) ; Le Temps, Sami Zaïbi (21/01/2022)

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