De l’avortement banalisé à l’avortement forcé ?

Publié le 16 Juil, 2021

« L’avortement banalisé mène à l’avortement forcé ». C’est en ces termes que Grégor Puppinck, président de l’ECLJ, assure que l’adoption de la résolution Matic par le Parlement européen a des conséquences importantes (cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic). L’avortement est présenté comme un acte « normal » et « positif ». « Toute trace d’une législation encadrant l’avortement doit donc être effacée ». De même, le but est de censurer toute expression critique au sujet de l’avortement, affirme Grégor Puppinck.

En 2013, le rapport Estrela, très similaire à la résolution Matic, avait été présenté au Parlement européen (cf. Parlement européen : un rapport Estrela bis ?). Il avait alors été rejeté par les parlementaires européens, majoritairement conservateurs à l’époque (cf. Résolution Estrela définitivement mise en échec). Le domaine de la santé ne relevant pas de la compétence européenne, ce nouveau rapport d’initiative ne sera pas contraignant pour les Etats membres (cf. Avortement : les évêques appellent l’Europe à respecter les limites de ses compétences). Cependant, ce texte ne sera pas sans conséquence. En effet, « marqueur politique important », il orientera l’action de la Commission européenne de diffusion de l’avortement, estime Grégor Puppinck. Et il aura un poids important sur les prochaines décisions de la Cour suprême des Etats-Unis et de la Cour européenne des droits de l’homme, affirme-t-il.

Remise en cause par la résolution Matic, le personnel soignant devra lui-même défendre la clause de conscience. Si le débat n’était que juridique ou politique, la clause de conscience aurait déjà été supprimée, estime Grégor Puppinck. Cependant, il souligne que « c’est parce qu’elle est exercée et défendue, qu’elle subsiste » (cf. L’objection de conscience : un droit fondamental parce qu’elle est un devoir). Mais il s’interroge pour l’avenir « quel sera l’engagement des professionnels de santé à la défendre ? ».

S’il n’existe pas pour l’instant de « droit à l’avortement » (cf. Pourquoi l’avortement n’est pas un droit de l’homme), Grégor Puppinck déplore l’émergence d’un « devoir d’avorter ». En effet, il existe déjà une forte pression, notamment sur les femmes attendant un enfant handicapé ou les jeunes femmes enceintes (cf. Enceinte d’une petite fille porteuse de trisomie 21, le médecin lui propose l’avortementUne jeune fille de 13 ans, obligée d’avorter par le juge ). Et certains vont jusqu’à présenter l’avortement comme « un bien en soi ». Une banalisation qui favorise la contrainte à avorter dont sont victimes certaines femmes, estime Grégor Puppinck (cf. Avortement : elles racontent l’envers du décor).

Source : L’Incorrect, Aurore Leclerc (13/07/2021) – Photo : iStock

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