Une équipe chirurgicale de Toronto a transféré le fœtus d’une truie de son utérus à un « utérus artificiel ». Il est constitué d’un sac en plastique rectangulaire transparent équipé de différents tubes visant à fournir de l’oxygène et à éliminer le dioxyde de carbone du sang du fœtus, ainsi qu’à fournir des aliments et des médicaments. Un environnement, qui, selon le Dr Christoph Haller, chirurgien cardiaque pédiatrique à l’Hospital for Sick Children, « permet au fœtus de conserver sa physiologie habituelle » (cf. Utérus artificiels : un dispositif « à haut risque » selon la FDA).
L’objectif de cette expérience est de tester l’utérus artificiel pour, à terme, l’utiliser pour les bébés prématurés (cf. Utérus artificiel : bientôt un essai clinique chez l’homme ?). Ils espèrent que cette technologie puisse leur permettre d’éviter de graves complications, telles que la cécité ou des dommages permanents aux poumons et au cerveau.
Lors de l’intervention, l’équipe chirurgicale a d’abord examiné, par échographie, les 10 fœtus dans le ventre de la truie avant d’en sélectionner un. Après avoir été retiré de l’utérus de la truie et une fois le cordon ombilical coupé, le fœtus a été placé dans le « biobag » ou utérus artificiel rempli d’un liquide clair et chaud destiné à imiter le liquide amniotique et à sceller l’utérus artificiel.
L’équipe de Toronto a pu constater l’apparition de caillots sanguins et le développement de problèmes cardiaques. Pour le moment, ils n’ont pu maintenir en vie un porc prématuré que pendant une semaine environ.
D’autres équipes ont travaillé sur une technique similaire. Des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadelphie avaient en effet maintenu en vie des agneaux prématurés pendant quatre semaines sur un dispositif similaire (cf. Des agneaux prématurés se développent dans un utérus artificiel).
Source : NPR, Rob Stein (12/04/2024)