Un utérus artificiel, une réalité d’ici 10 ans ?

Publié le 11 Oct, 2021

L’utérus artificiel pour augmenter les chances de survie des bébés grands prématurés (Cf. Utérus artificiel : mythe ou réalité ?) ? L’idée fait son chemin depuis les années 1970. (Cf. Des embryons de souris survivent quelques jours dans un « utérus artificiel » ).

La naissance prématurée demeure une cause importante de mortalité infantile. Les organes des nouveau-nés très prématurés ne sont pas entièrement développés. A ce stade, le risque de décès est donc élevé dans les couveuses. Dans un utérus artificiel, le nouveau-né pourrait poursuivre son développement dans un milieu « proche » de celui d’un utérus naturel. Un tel projet a reçu 2,9 millions d’euros de subventions européennes en 2019 (Cf. Pays-Bas: 2,9 millions débloqués pour un prototype d’utérus artificiel)

« Juno », une entreprise commerciale

Le gynécologue Guid Oei, les scientifiques Van der Ven et Beatrijs van der Hout, ainsi que Jasmijn et Lyla Kok, sont à l’origine du projet « Juno ». Ces dernières, deux sœurs, l’une architecte, l’autre designer industriel, ont été recrutées pour leurs qualités entrepreneuriales. Elles ont déjà créé une start-up qui développe un algorithme rassemblant les familles et les baby-sitters. Si elles se sont saisies de cette nouvelle opportunité, l’architecte reconnaît que sa sœur « n’a guère plus d’expérience » qu’elle.

Le projet d’utérus artificiel, en parallèle du matériel en lui-même, utilise des capteurs qui surveilleront le développement du bébé prématuré. Les chercheurs s’appuient également la technologie du jumeau numérique. « Les modèles mathématiques, les données mesurées et disponibles et l’intelligence artificielle imitent le nouveau-né. Ce qui doit permettre aux chercheurs de conseiller et d’aider les médecins à faire des choix en matière de soins néonataux ».

Les enjeux éthiques de l’utérus artificiel

L’équipe pluridisciplinaire doit aussi s’interroger sur les enjeux éthiques de cette technologie qui pourrait être opérationnelle d’ici une dizaine d’années. Que sera-t-il possible de faire ? Qu’est-ce qui sera autorisé ? Comment seront sélectionnés les premiers nouveau-nés ? Chaque pays a sa propre législation : par exemple, aux Pays-Bas, il n’est pas autorisé de sauver un nouveau-né de moins de vingt-quatre semaines. Cette limite est fixée à moins de vingt-trois semaines, en Scandinavie et en Allemagne.

L’utérus artificiel sera inaccessible financièrement pour les pays en développement. Ce sont eux qui enregistrent le plus grand nombre de naissances prématurées.

Source : Medical X Press (07/10/2021)

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