USA : le “combat” de la marche pour la vie continue

Publié le 23 Jan, 2023

Vendredi, des milliers d’opposants à l’avortement se sont retrouvés à Washington pour la Marche pour la vie, la première depuis le renversement de l’arrêt Roe v. Wade (cf. Etats-Unis : la Cour suprême met fin au droit à l’avortement).

Cette fois, les organisateurs ont modifié le parcours afin d’aller au Congrès, au lieu de la Cour suprême, pour montrer leur soutien aux lois fédérales limitant l’avortement. La foule, elle, est apparue plus importante que l’année dernière. Certains sont venus de loin exprès en avion.

« Cette année marque notre victoire la plus importante », a déclaré Jeanne Mancini, présidente de la March for Life (cf. Avortement : la décision de la Cour suprême entre réactions et interprétations). Les manifestants se réjouissent aussi du projet de loi récemment adopté pour protéger les enfants nés vivants après une tentative d’avortement, et d’une résolution prise pour enquêter sur les attaques contre les centres de grossesse anti-avortement (cf. IVG aux Etats-Unis : deux mesures votées par la Chambre des représentants).

L’atmosphère est « un peu plus festive » cette année, relève Barbara Countryman, une fidèle manifestante. La foule est aussi « nettement plus jeune », et certains arborent des pancartes « Je suis la génération post-Roe ».

Une première étape ?

La plupart des manifestants ont néanmoins l’esprit déjà tourné vers les « combats » à venir. Le thème de cette année était d’ailleurs : « Prochaines étapes : entrer dans une Amérique post-Roe ».

« Je suis reconnaissante que Roe ait été renversé, mais très consciente que le travail pour construire une culture de la vie n’est pas encore terminé »“, a ainsi déclaré Jeanne Mancini. « Nous sommes dans une nouvelle saison, où les gens jouissent d’une plus grande liberté pour promulguer des lois pour protéger la vie, donc notre travail pour changer les cœurs et les esprits est d’autant plus important » précise-t-elle. « La question de l’avortement est désormais entre les mains des Etats », relève quant à lui Richard Guill, l’un des manifestants (cf. Etats-Unis : « L’annulation de « Roe » rendra la politique d’avortement au peuple »). « On espère [que les élus locaux] vont nous entendre aujourd’hui » ajoute-t-il.

Tous s’engagent à porter désormais leur lutte contre l’avortement devant les législatures fédérales et étatiques. La bataille de l’opinion reste, elle aussi, à gagner.

La question de l’avortement médicamenteux

Les manifestants entendent en outre se concentrer sur les pilules abortives, qui constituent désormais la majorité des avortements aux Etats-Unis (cf. Etats-Unis : la FDA élargit l’accès aux pilules abortives). « La grande bataille porte sur les avortements médicamenteux maintenant », a ainsi déclaré Kelly Lester, l’une des manifestantes. La Maison Blanche a d’ailleurs annoncé la signature d’un « mémorandum présidentiel sur la garantie d’un accès sûr à  l’avortement médicamenteux » .

Pour certains, il faut également aller au-delà des discours. « Nous devons aussi faire en sorte de vraiment aider les femmes » en leur fournissant diverses ressources indique ainsi une étudiante en santé publique.

De leur côté, dimanche, les militants d’un « droit à l’avortement » sont descendus dans les rues, lors de rassemblements prévus dans plusieurs villes. Mais à la Marche pour la vie, un orateur l’assure : « On va marcher année après année…» . Rendez-vous est donc pris pour l’année prochaine.

 

Sources : AFP (20/01/2023) ; Washington Times, Sean Salai (20/01/2023) ; USA Today, Christine Fernando et David Jackson (20/01/2023) ; White House (22/01/2023)

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