« Transplantation cardiaque partielle » : un bébé en bonne santé un an et demi après l’intervention

Publié le 4 Jan, 2024

La « première transplantation cardiaque partielle au monde » a « permis de réaliser ce que les chercheurs espéraient depuis plus d’un an » : des valves et des artères fonctionnelles qui se développent en même temps que le jeune patient. L’intervention a été réalisée au printemps 2022 sur un nourrisson qui avait besoin d’un remplacement de valve cardiaque. Owen Monroe, désormais âgé de 20 mois, a subi la chirurgie alors qu’il avait 18 jours. Les médecins ont publié leurs résultats dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) [1].

L’étude a également montré que l’intervention nécessite « environ un quart de la quantité d’immunosuppresseurs » nécessaire à une transplantation cardiaque complète, ce qui pourrait réduire les effets secondaires associés (cf. Greffe d’organe : le quotidien à risque des immunodéprimés).

Créer un « effet domino »

Selon le Dr Joseph W. Turek, chef du service de chirurgie cardiaque pédiatrique de l’université de Duke, qui a dirigé l’opération, « cette innovation a ouvert la voie à la transplantation cardiaque en domino », « c’est-à-dire qu’un seul cœur peut sauver deux vies ». Lors d’une transplantation cardiaque en domino, un patient dont les valves sont saines, mais qui a besoin d’un « muscle cardiaque plus fort », reçoit une transplantation cardiaque complète ; ses valves saines sont ensuite données à un autre patient qui en a besoin, créant ainsi un « effet domino ».

« On pourrait potentiellement doubler le nombre de cœurs utilisés au profit d’enfants souffrant de maladies cardiaques », affirme le Dr Turek. En effet, « sur l’ensemble des cœurs donnés, environ la moitié remplit les critères pour être utilisés pour une transplantation complète, mais nous pensons qu’il y a un nombre équivalent de cœurs qui pourraient être utilisés pour des valves ».

La transplantation cardiaque partielle a été réalisée treize fois dans quatre centres à travers le monde, dont neuf à l’université de Duke, et plusieurs d’entre elles ont généré des « transplantations cardiaques en domino ». Selon Joseph Turek, la réalisation d’un essai clinique de cette technique est la prochaine étape « pour atteindre le volume de procédures qui modifierait considérablement la disponibilité des cœurs ».

 

[1] Joseph W. Turek et al, Partial Heart Transplant in a Neonate With Irreparable Truncal Valve Dysfunction, JAMA (2024). DOI: 10.1001/jama.2023.23823

Sources : Medical Xpress, Stephanie Lopez, Duke University (03/01/2024) ; CNN (04/01/2023) – Photo : Pixabay

Partager cet article

Synthèses de presse

IA : le médecin encore plus responsable ?
/ E-santé

IA : le médecin encore plus responsable ?

L'IA pourrait en fait « aggraver les problèmes liés à la prévention des erreurs médicales et à l'épuisement professionnel des ...
Danemark : le don d’ovocyte « sans destinataire » autorisé
/ PMA-GPA

Danemark : le don d’ovocyte « sans destinataire » autorisé

Au Danemark, une nouvelle loi entend autoriser les femmes à donner leurs ovocytes sans avoir de receveuse identifiée lors du ...
Le Sénat du Tennessee adopte une loi pour « protéger » la FIV
/ PMA-GPA

Le Sénat du Tennessee adopte une loi pour « protéger » la FIV

Une autre proposition de loi qui aurait imposé des limites quant au nombre d'embryons conservés a été rejetée ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.