Le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU [1] indique avec « préoccupation », dans son dernier rapport, qu’en Belgique, la « perception négative des personnes handicapées » contribue au « niveau élevé d’interruptions sélectives de grossesse ».
Ces observations ont été publiées le 5 septembre dernier, dans le cadre de l’examen périodique du respect par la Belgique des obligations liées à la ratification de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées [2].
Le CRPD pointe notamment la généralisation du dépistage prénatal de la trisomie 21 qui met en œuvre le DPNI, un test sanguin non invasif (cf. xxxxxxxx). Pris en charge par l’Etat, il est « systématiquement proposé aux femmes enceintes ». « Si les soignants sont censés laisser le choix aux couples confrontés à l’annonce d’un handicap, plus de 95% des grossesses sont néanmoins avortées en cas de diagnostic de la trisomie 21 en Belgique », relève l’Institut européen de bioéthique (cf. L’ONU reproche à la France sa politique de dépistage prénatal de la trisomie 21).
Fournir des « informations complètes » et des « conseils non directifs »
Fort de ces données, le Comité des droits des personnes handicapées recommande de « veiller à ce que les futurs parents soumis à un dépistage prénatal reçoivent des informations complètes et des conseils non directifs qui n’encouragent pas les stéréotypes sur les personnes handicapées ou les valeurs associées au modèle médical du handicap ».
« Paradoxalement, l’accueil de plus en plus positif réservé par nos sociétés aux personnes trisomiques contraste avec l’appréciation du caractère indésirable de la naissance de ces mêmes personnes », souligne l’Institut européen de bioéthique. « Le risque existe alors que, leur handicap ayant pu être dépisté et leur naissance ayant pu être évitée, les parents de ces enfants soient perçus ou présentés comme d’autant plus responsables de leur prise en charge, voire de leur situation », alerte l’organisation. « Les observations et recommandations du comité onusien contribuent au contraire à dénoncer une telle culpabilisation individuelle des parents, en rappelant la responsabilité collective de la société, mais aussi des autorités politiques et des soignants, dans la promotion de l’accueil et de l’intégration des personnes porteuses de trisomie, dès le début de leur vie. »
[1] Committee on the Rights of Persons with Disabilities (CRPD)
[2] Cette convention a été ratifiée en 2009 par la Belgique.
Source : Institut européen de bioéthique, L’ONU pointe la Belgique pour le « taux élevé » d’avortements lié au test prénatal de trisomie (17/09/2024)