Stratégie du DPN de la trisomie 21

Publié le 26 Juin, 2011

Selon les estimations, non encore publiées, de l’Agence de la biomédecine (ABM), le nouveau dépistage combiné de la trisomie 21 aurait fait chuter le nombre d’amniocentèses de 30% en 2010 (par rapport à 2009). Cette technique comprend une échographie et un dosage de deux nouveaux marqueurs sanguins au premier trimestre. Le dépistage "classique" reposait, lui, sur une échographie au premier trimestre et des dosages sanguins à la 15ème semaine. Alors qu’avec cette méthode, 8,8% des femmes avaient été classées dans le groupe à risque de trisomie 21 en 2008, Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l’ABM, note qu’ "avec la nouvelle stratégie, cette proportion a été de 3,6% sur les 6 premiers mois de 2010, d’où la baisse des prélèvements pour caryotypes". Ceux-ci impliquent en effet le recours à une amniocentèse, geste invasif qui aboutit dans 0,5 à 1% des cas à une fausse-couche.

Le Dr François Jacquemard, de l’Hôpital américain de Neuilly, se réjouit : "Cela nous permet d’identifier avec fiabilité les fœtus à risque de trisomie 21.Et on le fait plus précocement, ce qui permet de rassurer les femmes plus vite. S’il y a à faire face à une mauvaise nouvelle, c’est également plus tôt, à un stade où les femmes n’ont pas encore parlé de leur grossesse à leur entourage".

Le Pr Yves Ville, de l’hôpital Necker, déplore, lui, la nouvelle formulation de la loi de bioéthique qui prévoit que toute femme enceinte reçoive une "information loyale, claire et adaptée à sa situation" sur sa possibilité de recourir aux examens du dépistage combiné. Pour lui, cela représente "une réelle menace pour l’égalité et l’autonomie des femmes face au dépistage prénatal". Pour le Dr Roger Bessis, dans un texte publié sur le site du Collège français d’échographie fœtale, avec les mots employés par la loi, "les législateurs aboutissent à un texte flou permettant toutes les interprétations tant aux praticiens qu’aux magistrats".

Des équipes travaillent à trouver encore de nouvelles techniques permettant de diagnostiquer des maladies fœtales uniquement par l’analyse de l’ADN du fœtus circulant dans le sang maternel. Plusieurs essais sont en cours, notamment pour la trisomie 21. Notons que plus le diagnostic est précoce, plus il permet à la mère d’avoir recours à l’IVG en cas de détection de risque, sans avoir besoin de passer par les procédures d’autorisation d’IMG ("interruption médicale de grossesse") (cf. Synthèse de presse du 20/06/11).

Le Figaro (Dr Sandrine Cabut) 27/06/11 – Gènéthique

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