Des organoïdes de cerveau humain implantés chez des rats pour étudier un traitement

Publié le 25 Avr, 2024

Des chercheurs ont créé des « organoïdes cérébraux » humains à partir de cellules de peau d’enfants atteints du syndrome de Timothy, une maladie génétique rare [1] associée à l’autisme et à l’épilepsie. Ils ont implanté ces « cérébroïdes personnalisés » à des rats génétiquement modifiés pour être dépourvus de système immunitaire et éviter le rejet de la greffe. Le traitement développé par les chercheurs a permis de rétablir la fonction cellulaire dans ces organoïdes. Leur étude a été publiée dans la revue Nature [2].

Un « pansement génétique »

Le syndrome de Timothy est dû à une mutation génétique. Elle entraîne de multiples malformations congénitales, notamment des malformations cardiaques. L’équipe de Sergiu Pasca, chercheur à l’université de Stanford en Californie, a mis au point une sorte de « pansement génétique », des oligonucléotides antisens (ASO)[3]. Les effets de la thérapie dépendaient de la dose et ont duré « au moins 90 jours ».

Vers un essai clinique ?

Le chercheur travaille sur les organoïdes cérébraux depuis plusieurs années. Il y a deux ans, il avait « intégré » des neurones humains dans le cerveau de rats, « les faisant participer à leur comportement » (cf. Des neurones humains implantés dans le cerveau de ratons). Après cette « preuve de concept », il souhaite désormais lancer un essai clinique, dès 2025. D’autres pathologies pourraient être ciblées, comme les troubles neurodéveloppementaux, neuropsychiatriques et neurodégénératifs.

NDLR : Le chercheur utilise la technique des cellules iPS qui ne pose pas de problème éthique en soi. Toutefois, elle a ici été employée pour fabriquer des neurones humains formant une structure organisée, baptisée « assembloïde », et implantée dans le cerveau d’un rat (cf. Des organoïdes de cerveau pour étudier les troubles neurodéveloppementaux). Une procédure qui soulève des questions éthiques (cf. Recherche sur les organoïdes de cerveau : une question de conscience).

 

[1] Il a été diagnostiqué pour 70 cas dans le monde

[2] Sergiu Pașca, Antisense oligonucleotide therapeutic approach for Timothy syndrome, Nature (2024). DOI: 10.1038/s41586-024-07310-6.

[3] un fragment d’ARN, généralement synthétisé en laboratoire, qui peut se lier spécifiquement à un ARN messager naturel

Sources : Medical Xpress, National Institutes of Health (24/04/2024) ; El Pais, Manuel Ansede (24/04/2024)

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