La direction diocésaine de l’enseignement catholique de Paris a manifesté "sa désapprobation" à propos du sujet du bac sur l’avortement (cf revue de presse du 20/06/05).
La semaine dernière, des associations dont la Fondation Jérôme Lejeune avaient écrit au ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, pour lui demander de ne pas noter 2 des 4 questions de l’épreuve.
Dans l’entourage du ministre, on a fait savoir que cette épreuve "n’interroge pas les élèves sur leurs opinions personnelles"."Nous n’estimons pas que la formulation de la question soit antidéontologique" explique un conseiller du ministre. "On demandait aux élèves de restituer le cours sur l’IVG en se souvenant qu’elle est légale. Ils pouvaient expliquer, par exemple, qu’elle pouvait être une solution à certains problèmes médicaux. il n’y a rien de choquant à en parler . Ce débat a été tranché par les représentants de la nation il y a trente ans" a-t-il ajouté.
Pour Jean-François Canteneur, adjoint au directeur diocésain de l’enseignement catholique de Paris "demander aux candidats de restituer une argumentation à partir d’éléments approximatifs et polémiques sur cette question les plaçait inconsidérément et inutilement devant un cas de conscience. En ce sens, ce sujet ne respecte ni les candidats ni les exigences d’une formation intellectuelle authentique". "Les inciter ainsi à entrer dans des logiques réductrices et polémiques sans possibilité de critique n’a pas de sens pédagogique" a t-il ajouté.
Il dénonce le fait que l’on ait demandé aux candidats d’argumenter dans le sens d’une prise de position très orientée sans permettre de critiquer. L’élève doit donc "faire l’exercice artificiel de défendre une opinion qui peut objectivement être contraire à sa conscience" s’insurge t-il.
Le Figaro (Marie-Estelle Pech)22/06/05