A l’heure où la France redéfinit sa Stratégie Nationale de Recherche (SNR) grâce aux conclusions des ateliers de réflexion qui ont travaillé sur “10 grands défis sociétaux”, la question se pose de savoir quelles seront les priorités de la recherche biomédicale. La feuille de route actuellement en préparation doit s’inscrire dans le programme-cadre européen Horizon 2020.
Selon Nicolas Gompel et Benjamin Prud’homme (Le Monde), la recherche en biologie est aujourd’hui réduite au défi “santé et bien-être”. Sans remettre en question cet axe de recherche, ils s’interrogent sur la pertinence des priorités envisagées. En effet, ils redoutent que ce recentrage “sur l’humain comme seul objet d’étude” fasse perdre des financements à la recherche biomédicale “sur les modèles expérimentaux non humains”. Or cette dernière permet d’acquérir “une connaissance profonde des mécanismes moléculaires, cellulaires et physiologiques sous-jacents” nécessaires à la compréhension des pathologies qui touchent l’homme. L’étude de la maladie sur des organismes moins complexes que celui de l’homme est d’autant plus intéressante qu’elle ne se heurte pas aux mêmes problèmes éthiques.
Le Monde (Nicolas Gompel et Benjamin Prud’homme) 30/04/2014