Outre améliorer l’accueil de la petite enfance, la politique du logement et le soutien aux mères de famille, la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry, entend faire de l’accès à la PMA « un droit effectif de la même manière partout sur notre territoire ».
De nouvelles mesures en faveur de la PMA
« Personne n’est légitime pour restreindre la liberté des femmes face au fait d’avoir ou pas des enfants », estime la ministre qui a eu un enfant après un recours à la « PMA pour toutes ». « Faire un enfant aujourd’hui, c’est un choix intime et individuel, considère-t-elle. Je ne veux pas qu’on tombe dans une société de l’injonction ou de la morale ».
Pour développer la PMA, « il faut faciliter par exemple la circulation des gamètes sur notre territoire » estime Sarah El Haïry, indiquant qu’« une petite équipe a été lancée par l’ancienne ministre Agnès Firmin Le Bodo pour simplement fluidifier la répartition des gamètes » (cf. PMA : l’ABM mutualise « l’utilisation des paillettes de spermatozoïdes »).
Par ailleurs, pour « faciliter les conservations ovocytaires », « vingt établissements supplémentaires vont être agréés pour accompagner au plus près et plus rapidement », indique-t-elle. « On va aussi faire une campagne d’information pour expliquer aux femmes leurs droits d’abord, mais aussi des campagnes de dons parce qu’il nous faut encore des dons de gamètes pour permettre que ce droit soit accessible », indique la ministre (cf. L’ABM en campagne pour le don de gamètes).
« Cette illusion tyrannique qui est de croire qu’il suffit de désirer un enfant pour l’obtenir »
« La multiplication des technologies de la reproduction » « construit la croyance que tout est possible grâce à la science », déplore quant à lui René Frydman, médecin obstétricien et « pionnier de la PMA en France ». « Il y a cette illusion tyrannique qui est de croire qu’il suffit de désirer un enfant pour l’obtenir » pointe-t-il. « Qui n’a pas connu dans son entourage des femmes qui n’ont pas hésité à recourir à un avortement entre leur vingtième et trentième année, puis afficher une volonté farouche d’être enceintes entre 30 et 40 ans », écrit le praticien dans son dernier essai, La tyrannie de la reproduction.
« Or, on a tendance à oublier que 25 % des couples qui viennent en PMA ne vont pas aboutir à leur souhait, rappelle le médecin. La notion d’échec, d’impossibilité fait partie de la vie humaine ».
« Ce qui me perturbe le plus, c’est la montée en puissance de l’individualisme, cette société du moi tout-puissant, reconnaît René Frydman. Il n’y a plus de point de vue universel, la société est fragmentée, composée de sous-catégories de personnes qui réclament telle ou telle caractéristique ». Dès lors il prédit : « pour la greffe d’utérus, par exemple, je suis certain que nous allons recevoir une série de demandes de la part d’hommes ».
Sources : Magic maman, Noa Gonzo-Rombo (19/03/2024) ; La Libre, Alice Dive (24/03/2024) – Photo : iStock
