Le 14 septembre, Michael Dixon a intenté une action en justice devant le tribunal de district du comté de Clark suite au « décès injustifié » de son épouse, Alyona, morte d’une septicémie le 28 septembre 2022 après avoir pris des pilules abortives. Il accuse de négligence le médecin et Dignity Health Emerus-Blue Diamond, le système de santé à but non lucratif qui gère le centre d’urgence de Las Vegas. En réparation il demande « au moins 15.000 dollars » de dommages et intérêts pour les frais médicaux et funéraires, mais aussi des « dommages et intérêts compensatoires, punitifs et généraux ».
Enceinte de huit semaines et déjà mère d’un enfant de 2 ans, Alyona a eu recours à l’avortement médicamenteux en septembre 2022. Quelques jours plus tard elle s’est rendue au service des urgences de Dignity Health St. Rose Dominican Hospital où on lui a conseillé d’effectuer un suivi. Cependant elle n’a bénéficié d’aucun examen pelvien et n’a pas été reçue par un gynécologue-obstétricien. Or, comme le souligne le Dr Atallah, médecin au Jackson Memorial Hospital de Miami, le nombre de globules blancs d’Alyona « aurait dû susciter une inquiétude accrue quant à la possibilité d’une infection, la source la plus évidente étant liée à son avortement médical ». Le lendemain, souffrant de crampes et de saignements, elle s’est présentée aux urgences (cf. Etude sur l’IVG médicamenteuse : « Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Une douleur sans nom »). Son décès a été constaté quelques heures plus tard (cf. Etats-Unis : les risques de la pilule abortive).
Une pratique qui se répand, avec des erreurs médicales
La plainte de Michael Dixon intervient alors que l’administration Biden cherche à élargir l’accès à l’avortement en assouplissant les protocoles médicaux (cf. Pilule abortive : un recours devant la Cour suprême américaine). Pourtant une étude de 2021 a révélé que les visites aux urgences liées à l’avortement ont augmenté de 500% entre 2002 et 2015 (cf. IVG médicamenteuse : les visites aux urgences en hausse de 500%). Entre 2000 et 2022, 32 décès associés à la mifépristone ont été enregistrés, dont deux cas de grossesse extra-utérine.
Une autre « erreur médicale » a été récemment recensée dans le Nevada. Après qu’un pharmacien lui a donné « par erreur » une pilule utilisée pour l’avortement, Timika Thomas a perdu ses jumeaux. Elle a déposé une plainte auprès du Conseil des pharmacies de l’Etat du Nevada à la suite de laquelle les deux pharmaciens ont été condamnés à une amende et ont vu leur licence provisoirement suspendue.
Entre 2002 et 2015, l’utilisation de pilules abortives est passée de 4,4% à 34,1%. En 2020, l’avortement médicamenteux représentait plus de la moitié des avortements réalisés aux Etats-Unis (cf. Etats-Unis : après 30 ans de baisse, les avortements repartent à la hausse).
Sources : Washington Times, Valerie Richardson (28/09/2023) ; Mirror, Fiona Leishman (04/10/2023) – Photo : Pixabay