Le centre médical Hadassah-University, à Jérusalem, a déclaré avoir obtenu 90% de rémission chez des patients atteints de myélome multiple en leur administrant un traitement à base de cellules CAR-T [1]. Le traitement consiste à prélever les globules blancs du patient, les lymphocytes T, et à les modifier génétiquement afin qu’ils ciblent les tumeurs et détruisent le cancer.
L’essai a porté sur 74 patients. « Plus de 90% » d’entre eux ont obtenu une rémission complète affirment les oncologues, avec des effets secondaires « minimes et légers ». « Ces résultats sont spectaculaires », estime le professeur Polina Stepensky, chef du service.
Le myélome multiple est la deuxième maladie du sang la plus répandue. Il représente un dixième de tous les cancers du sang et 1% de tous les types de tumeurs malignes.
« Nous avons une liste d’attente de plus de 200 patients venant d’Israël et de diverses parties du monde », précise le professeur Stepensky. « En raison de la complexité de la production et du traitement lui-même, seul un patient par semaine peut le débuter ». Toujours mené à titre expérimental, un essai clinique doit démarrer aux Etats-Unis « au cours des prochains mois ».
La société américaine IMMX Bio a acquis une licence indique le professeur. Et l’objectif est d’obtenir le feu vert de la FDA et de commercialiser le traitement dans un délai d’un an.
Complément du 06/06/2023 : Une autre étude indique une réduction de 74% du « risque de progression » du myélome multiple avec une thérapie CAR-T. Ces résultats ont été présentés le 5 juin lors de la réunion annuelle de la Société américaine d’oncologie médicale.
Le ciltacabtagène autoleucel ou Carvykti (son nom commercial) a été testé sur 419 patients dont « la maladie ne répondait pas au traitement de chimiothérapie généralement prescrit, le lénalidomide ».
Le nombre d’« événements indésirables de graves à potentiellement mortels » constatés lors de l’essai clinique était « légèrement plus élevé » dans le groupe ayant reçu du Carvykti par rapport à celui ayant reçu le « traitement de référence » (97% contre 94%). Pour les trois-quarts des patients, il s’agissait d’une « réaction immunitaire excessive ». 5% d’entre eux environ ont développé un « syndrome de neurotoxicité ».
Les chercheurs vont continuer à suivre l’ensemble de ces patients pour évaluer les effets à long terme du traitement. L’essai clinique a été financé par Janssen Research & Development et Legend Biotech USA.
[1] Chimeric Antigen Receptor T-Cell Therapy
Sources : The Jerusalem Post, Judy Siegel-Itzkovich (29/05/2023) ; AFP (05/06/2023) – Photo : iStock