Mortalité infantile : la France mauvaise élève parmi les 27

Publié le 27 Juin, 2023

En France, selon les données de l’Insee, sur les 742 000 enfants nés vivants en 2021, 2 700 enfants sont décédés avant leur premier anniversaire. Soit 3,7 enfants de moins d’un an décédés pour 1 000 enfants nés vivants. Un taux qui varie entre 3,5 ‰ et 3,9 ‰ depuis 2005. « Historiquement bas », le taux de mortalité infantile a toutefois cessé de baisser depuis « une quinzaine d’années ». « C’est en particulier le cas pour la mortalité néonatale, qui survient dans le premier mois de la vie [1] », souligne l’Insee.

Davantage de décès dans les premiers jours de la vie

Environ la moitié des décès d’enfants de moins d’un an ont eu lieu moins d’une semaine après la naissance, en 2021. Les autres se répartissent pour un quart entre 7 et 27 jours de vie, et un quart après 27 jours. Alors que 74 % de la mortalité infantile est néonatale en 2021, ce taux n’était que de 65 % en 2005, date de début de la « période de stabilisation du taux de mortalité infantile ».

« La hausse de la mortalité néonatale peut être due aux progrès de la médecine néonatale qui permet aux grands prématurés, qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, de survivre pendant quelques heures ou quelques jours après la naissance », interprète l’Insee (cf. Santé périnatale : un état des lieux global établi par Santé Publique France). Mais un autre facteur peut être celui de la hausse de l’âge des femmes à la maternité, et donc de l’augmentation de la part des naissances à risque (cf. Ages limites pour une PMA : 45 ans pour l’une, 60 ans pour l’autre).

En outre, une étude de la Drees a souligné une « augmentation importante », entre 2014 et 2018, du nombre de femmes ayant choisi de poursuivre leur grossesse « malgré la connaissance d’une pathologie grave du fœtus, pour laquelle une interruption médicale de grossesse aurait pu être autorisée si ces femmes en avaient fait la demande » (cf. Face à l’IMG, des parents qui préfèrent « laisser la mort venir toute seule » ; Augmentation de la mortalité infantile en France : des causes diverses).

La France mauvaise élève en Europe

En Europe, le taux de mortalité infantile continue de diminuer en moyenne, « bien qu’à un rythme très faible depuis 2012 ». Par conséquent, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne de l’Union européenne [2], et ce depuis 2015.

En 3e position entre 1996 et 2000, la France a dégringolé à la 20e place. « Avec une baisse de seulement 20 % de la mortalité infantile en deux décennies », elle présente « l’une des baisses les plus faibles d’Europe sur la période ». Une future priorité en matière de santé publique ?

 

[1] Avant 28 jours

[2] Parmi les 27 Etats membres

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